Wale Tinubu : « Dans cinq ans, nous visons 100 000 barils par jour »

Alors que la société nigériane pétrolière Oando finalise le rachat des actifs de ConocoPhillips, son patron détaille ses ambitions, à court et moyen terme.

Le magazine Forbes l’a surnommé The King of African Oil. © Akintunde Akinleye/Reuters

Le magazine Forbes l’a surnommé The King of African Oil. © Akintunde Akinleye/Reuters

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Publié le 19 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

En annonçant, en décembre, le rachat des actifs de ConocoPhillips au Nigeria pour près de 1,4 milliard d’euros, Oando signait la plus grosse acquisition conclue par une entreprise nigériane du secteur. Objectif : devenir une firme de taille intermédiaire dans le premier pays pétrolier d’Afrique subsaharienne. Une belle évolution pour la société de services et de distribution de produits pétroliers créée en 2003 par la fusion entre les filiales d’Agip et Unipetrol, et transformée par son patron, Wale Tinubu, en un acteur global oeuvrant aussi dans la production. Coté à Lagos et à Johannesburg, Oando est présent au Ghana, au Bénin et au Togo et a réalisé un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros en 2011.

Jeune Afrique : Quelle production visez-vous, à terme ?

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Wale Tinubu : Nous devrions produire cette année environ 10 000 barils par jour. Si vous ajoutez à cela les 45 000 à 50 000 barils de ConocoPhillips, nous devrions terminer 2013 à environ 60 000 b/j. Dans cinq ans, nous visons 100 000 b/j et plus de 300 millions de barils de ressources, ce qui fera de nous une entreprise pétrolière de taille intermédiaire au Nigeria.

Sans le Local Content Act de 2010, qui aurait permis de porter à 87 % la part des contrats pétroliers et gaziers remportés par des industriels locaux, verrions-nous autant d’entreprises nigérianes fleurir ?

La loi a créé un environnement favorable pour accélérer ce qui était déjà en route. Depuis un certain temps, nous voyions des sociétés se bâtir, notamment dans les services. C’était une question de temps.

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Diriez-vous cependant que nous assistons à une professionnalisation des compagnies locales ?

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Oui. Une fois que vous décidez d’entrer dans ce monde, vous devenez une entreprise globale ; peu importe votre nationalité, il y a des normes que vous devez respecter, et elles obligent chaque entreprise à renforcer son professionnalisme. C’est le seul moyen de survivre.

De plus, l’accès aux financements pour les projets pétroliers est facilité en ce moment…

Nous pensons effectivement que le marché est bon. Nous concernant [pour le rachat des actifs de ConocoPhillips, NDLR], je ne dirais pas que le financement était facile à lever, simplement qu’il était approprié. Oando a bâti son activité avec de la dette et nous comprenons comment la gérer. Nous avons de bonnes relations avec les banques et nous sommes tout à fait aptes à structurer des opérations d’emprunt.

À quels autres marchés vous intéressez-vous ?

Notre priorité en ce moment reste le Nigeria, car aucun autre pays n’offre des opportunités telles que celle que nous avons eue avec ConocoPhillips. Dans un futur proche, cependant, nous nous pencherons sur l’Angola, le Ghana et le Cameroun.

Le gaz naturel représente 60 % de la production de ConocoPhillips au Nigeria ; comptez-vous développer sa commercialisation ?

Nous livrons 120 usines à Lagos et un certain nombre dans l’est du pays. Nous allons aussi livrer une centrale électrique publique, mais provisoirement, le temps que l’État puisse s’approvisionner lui-même, car les rendements sont meilleurs avec notre clientèle commerciale. Si les tarifs d’achat par les centrales électriques se relèvent, nous nous intéresserons davantage à ce secteur.

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