Le destin des leaders éconduits

Ils ont marqué, chacun à sa manière, l’histoire du pays. Et ont été, à un moment ou à un autre, adversaires ou alliés de Denis Sassou Nguesso. Que deviennent Kolélas, Yhombi-Opango et Lissouba ?  

Publié le 12 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Pétrole, rumba et démocratie
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Pétrole, rumba et démocratie

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Les principaux anciens dirigeants de la période Lissouba – à savoir Pascal Lissouba lui-même, Bernard Kolélas et Jacques Joachim Yhombi-Opango – ne sont plus sur le devant de la scène. Certains ont cependant réussi à remonter à la surface. C’est le cas de Kolélas et, dans une moindre mesure, de Yhombi. Quant à l’ancien président Lissouba, diminué par la maladie, il n’est plus que l’ombre de lui-même.
Le retour à Brazzaville de Bernard Kolélas, le 14 octobre 2005, après huit ans d’exil, a été un événement. S’il venait avant tout organiser les obsèques de sa femme, décédée à Paris, l’ancien Premier ministre de Lissouba (pendant la guerre de 1997) bénéficiait surtout d’une grâce présiden­tielle. Après avoir observé un mutisme déroutant, l’opposant radical au verbe incendiaire surprend tout le monde en se ralliant au pouvoir. Aux élections législatives de 2007, le leader du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI) est élu député, ainsi que deux de ses fils. Sa fille est suppléante. Sans doute fatigué par les épreuves et les luttes politiques, sa nouvelle démarche consiste à favoriser l’émergence de ce que l’on peut appeler sa succession. C’est ainsi qu’il a cédé son siège à l’Assemblée nationale à sa fille. L’on constate aussi que, à 75 ans, l’homme aux déclarations tonitruantes est devenu taciturne.
Yhombi-Opango, ancien chef de l’État (de 1977 à 1979) et également ancien Premier ministre du président Pascal Lissouba (de 1993 à 1996), est rentré au Congo en août 2007, lui aussi suite à une grâce présidentielle. En un an, il s’est surtout attelé à la restructuration de son parti, le Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD), dont il préside, une fois par semaine, les réunions. Contrairement à Kolélas, il n’a pas signé d’accord officiel avec le Parti congolais du travail (PCT, la formation de Sassou Nguesso). Logé par l’État au centre-ville de Brazza – selon ses proches, il n’a plus de maison ni dans la capitale ni dans sa ville natale d’Owando -, Yhombi-Opango reçoit beaucoup. Cela va des membres de sa famille, « qui s’étend de Brazzaville à Owando », à ses amis politiques et même à ses anciens détracteurs. À 77 ans, a-t-il encore des ambitions ? Dans son entourage, on affirme qu’il ne s’est pas encore prononcé sur la question. Et que, pas du tout rancunier, il ne garde aucune amertume quant au passé. En attendant de dévoiler son jeu, le général lit beaucoup de biographies. Derniers livres dévorés : un ouvrage illustré sur Nelson Mandela et L’Audace d’espérer, de Barack Obama.
Élu président de la République en 1992 et renversé en 1997 par Denis Sassou Nguesso, Pascal Lissouba, après un exil à Londres, vit actuellement à Paris. À 77 ans, « il est toujours là, mais son état de santé s’est beaucoup dégradé », confie un de ses anciens collaborateurs. Sa dernière apparition publique remonte à juillet 2005, à Paris, à l’occasion d’une rencontre avec les cadres de son parti, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads). Depuis lors, Pascal Lissouba n’est plus en mesure, physiquement, de mener la moindre activité politique. Il ne reçoit plus et n’a jamais plus organisé de réunion, pas même en comité restreint avec ses collaborateurs. En janvier 2006, la direction provisoire de l’Upads annonçait qu’il était dans l’incapacité de poursuivre son combat politique. Il s’est ensuivi une farouche guerre intestine – qui perdure – entre les différentes tendances du parti.

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