Marie Mukantabana
La politique autrement
Une démocratie à part
Jusqu’en 1999, Marie Mukantabana ne s’intéressait pas à la politique. Après des études de droit à l’université nationale du Rwanda et une spécialisation en évaluation de projets en France, elle travaille dans une banque. Approchée par le Front patriotique rwandais (FPR), elle y adhère en 2000. Nommée directrice de la Société nationale d’assurance, elle devient ministre du Genre et de la Condition de la femme en 2002. Et se retrouve automatiquement au Bureau politique du FPR. « Après la guerre, dit-elle, les femmes étaient plus nombreuses que les hommes. Elles avaient prouvé qu’elles étaient capables de participer à la reconstruction du pays, à la recherche de la paix. Il aurait été anormal qu’elles fussent absentes de la scène politique. » Elle reste convaincue qu’il y a une manière féminine de faire de la politique parce que « les femmes savent écouter, sont patientes et courageuses ». En tout cas, en tant que ministre du Genre et de la Condition de la femme, elle a joué un rôle important pour qu’il y ait des candidates aux élections de 2003. À sa sortie du gouvernement, elle sera nommée sénatrice par le chef de l’État. Peu après, le FPR la pousse à poser sa candidature à la vice-présidence du Sénat. Elle est élue avec 18 voix sur 20. À 49 ans, veuve, catholique pratiquante, Marie Mukantabana a fini par s’adapter aux horaires contraignants de la femme politique. Même si elle regrette de ne pas avoir assez de temps pour suivre ses enfants.
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Une démocratie à part
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