Ambitions diplomatiques

L’Angola s’affirme comme une puissance majeure du continent. Par son engagement dans les structures de coopération multilatérales et les liens de son président avec les autres dirigeants d’Afrique australe.

Publié le 11 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

A pas de géant
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« La stabilité de l’Angola passe obligatoirement par une diplomatie ambitieuse et efficace, souligne Lopo do Nascimento, député du Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) et ancien Premier ministre, lors d’un entretien accordé à Jeune Afrique. De même, l’intégration économique régionale est vitale si on ne veut pas que des problèmes comme ceux qu’on a vus en Afrique du Sud ou au Zimbabwe se reproduisent. » Luanda a en effet peu apprécié l’impuissance du président sud-africain Thabo Mbeki à résoudre la crise zimbabwéenne. « Le MPLA défend les valeurs d’un monde métis, tolérant et progressiste », explique Lopo do Nascimento, dont le parti a été scandalisé par les violences contre les étrangers en Afrique du Sud.
Et il ne s’est pas privé de le faire savoir à Thabo Mbeki, considéré comme un traître par nombre de « camarades », car celui-ci s’était rapproché, à la fin de l’apartheid, de son ennemi d’alors, l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita, dirigée à l’époque par Jonas Savimbi). À Luanda, on se félicite donc de l’ascension à la tête du Congrès national africain (ANC) de Jacob Zuma, qui a d’ailleurs été reçu par José Eduardo dos Santos, en mars dernier, avec tous les honneurs dus à un chef d’État.
 
Objectif : devenir le leader politique de la sous-région

En route pour l’élection présidentielle de 2009 comme dos Santos, Zuma n’est que le dernier en date des leaders de la sous-région sur lesquels le président angolais exerce une forte ascendance. C’est lui qui, en 1997, a aidé Laurent-Désiré Kabila à renverser le régime mobutiste, allié de l’Unita, puis à se maintenir au pouvoir en RD Congo. La même année, au Congo, les forces armées angolaises ont aidé Denis Sassou Nguesso à reprendre Brazzaville à Pascal Lissouba, lui aussi soutien de Savimbi. De quoi garder des liens étroits avec les deux voisins congolais…
Depuis, l’Angola a poursuivi son offensive diplomatique avec des moyens plus politiquement corrects, en renforçant notamment sa présence dans les structures multilatérales africaines.
En 2007, l’Angola a été nommé pour trois ans au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et devrait prendre une part croissante dans les opérations de maintien de la paix sur le continent. Sa présence s’est renforcée au sein de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC, dont le secrétaire exécutif adjoint est angolais depuis 1999). Et il fait désormais partie du comité permanent de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), dont il est le deuxième contributeur après l’Afrique du Sud (avec 2,8 milliards de dollars pour 2008-2009).
Sans compter que l’Angola est l’un des piliers de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), ce qui lui permet de maintenir un haut degré de coopération militaire et économique avec le Portugal et de se rapprocher de plus en plus du Brésil (sur les plans social et économique). Tout en faisant bénéficier ses partenaires de ses liens privilégiés avec la Chine (voir p. 70). C’est désormais une évidence : l’Angola n’a plus rien d’un nain diplomatique…

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