L’Égypte espère un accord avec le FMI dans les deux semaines

Une délégation du Fonds monétaire international est arrivée en Égypte mercredi 3 avril alors que l’économie déraille. Un accord pourrait être trouvé dans les deux semaines pour un prêt de 4,8 milliards de dollars.

Les critiques accusent Mohamed Morsi de faire plus pour la cause des Frères musulmans que pour améliorer le quotidien des populations. © AFP

Les critiques accusent Mohamed Morsi de faire plus pour la cause des Frères musulmans que pour améliorer le quotidien des populations. © AFP

Publié le 5 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Le marché noir de l’essence est florissant en Égypte. Afin déviter des heures d’attente à la pompe, les Égyptiens qui peuvent se le permettre sont prêts à payer un premium de 50% pour faire le plein. Selon le Financial Times, une succession de pénuries ces dernières semaines a brusquement jeté le doute sur la capacité de l’État à soutenir une économie moribonde. D’après John Hamilton, rédacteur en chef de Africa Energy cité par le quotidien britannique, « les ennuis financiers auxquels le gouvernement doit faire face sont quasi insurmontables ».

Alors que l’inflation s’accélère (la livre a perdu 6,6% de sa valeur face au dollar en un an), le déficit budgétaire devrait atteindre 10,9% cette année et 9,5% l’année suivante, selon les projections du ministère des Finances. Il faut dire que les subventions mobilisent environ un quart du budget de l’État (1,5 milliards de dollars par mois rien que pour le carburant) et que les réserves de change ont plongé de plus de 60% depuis décembre 2010. Elles se montaient à 13,5 milliards de dollars à la fin février, soit trois mois d’importations. Une incertitude économique qui a des conséquences politiques : la plupart des critiques accusent Mohamed Morsi d’avoir cherché avant tout à consolider le pouvoir des Frères musulmans plutôt qu’à améliorer le quotidien des populations.

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L’Egypte obtient un prêt de 4,8 milliards de dollars du FMI

Vers la fin des subventions ?

C’est dans ce contexte qu’une mission du FMI est arrivée mercredi 3 avril en Égypte pour négocier avec le gouvernement un prêt d’un montant de 4,8 milliards de dollars, envisagé depuis plusieurs mois. Les négociations avaient été repoussées à l’initiative du gouvernement égyptien, notamment en raison des troubles politiques de décembre dernier. Dans le cadre de ces négociations avec le FMI, l’Égypte a promis de réduire les subventions à la pompe. En début de semaine, les autorités ont annoncé que le prix du butane allait augmenter de 60% pour les particuliers et de 100% pour les entreprises, la première augmentation depuis des décennies. Le ministre du Pétrole Osama Kamel a promis que toutes les subventions seraient supprimées dans trois à cinq ans.

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Le ministre égyptien du Plan, Achraf al Arabi, a annoncé qu’un accord devrait intervenir dans un délai de deux semaines. Cependant, l’impopularité des décisions à prendre laisse planer le doute. Selon Reuters, certains économises ne croient pas qu’un terrain d’entente puisse être trouvé avant les élections parlementaires, reportées d’avril à octobre prochain.

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