Leila Mhamdi
Son projet d’entreprise de sous-traitance pour un investisseur étranger a été financé. Et la jeune promotrice vient d’inaugurer son usine de confection.
Comment résister à la crise
Jeune, femme, Leila Mhamdi est aussi, à 32 ans, chef d’entreprise. Pour le moment, elle préfère que l’on dise « promotrice ». Son usine de confection, à Kasserine (centre-ouest du pays), a été inaugurée le 3 septembre 2008 et elle sait qu’elle doit faire ses preuves sur le long cours. Mais, déjà, son cas est un exemple du parcours du combattant auquel les porteurs de projets sont confrontés s’ils veulent réussir à devenir sous-traitants pour un investisseur étranger.
Après un diplôme de technicien supérieur en administration et communication, décroché dans un Institut supérieur d’études techniques (Iset, cycle universitaire court), Leila a cherché activement du travail. « Je cherchais un emploi ou un projet à réaliser moi-même, mais je n’avais pas d’idée précise », explique-t-elle. Elle épluche chaque jour les petites annonces et répond à des dizaines d’offres d’emploi. Sans résultat.
Dans sa quête, elle fréquente « Les mercredis de la création d’entreprises » et la « Criée des start-up », deux rendez-vous en un, lancés par le ministère de l’Industrie en 2005, qui se tiennent chaque mercredi dans tous les gouvernorats du pays. Les jeunes qui ont un projet y viennent pour rencontrer, dans une atmosphère bon enfant, des représentants de banques, de fonds de capital-risque, de structures publiques d’appui aux entreprises et, parfois, des ministres s’invitant à l’occasion.
C’est au cours de l’un de ces mercredis que Leila a appris que le gouvernement avait convaincu le groupe Benetton – déjà solidement implanté, depuis plusieurs années, sur le littoral, dans la région de Sousse et de Monastir – de faire de l’essaimage dans la région de Kasserine, à l’intérieur du pays. C’est là que Leila est née et qu’elle habite. Pourquoi ne pas profiter de cette aubaine pour lancer, au pays, un atelier de confection et ne pas avoir à se séparer des siens pour aller travailler ailleurs ?
Le groupe de prêt-à-porter italien exige que les candidats qui souhaitent devenir ses sous-traitants soient des gestionnaires ou des techniciens expérimentés dans le secteur. Pas de problème. Leila répond au premier critère et trouve un technicien du textile prêt à l’accompagner pour former de jeunes ouvrières. Elle complète elle-même sa formation en effectuant des stages dans des usines de confection.
L’étude de faisabilité montre que le projet nécessite 200 000 dinars (près de 118 000 euros) pour sa mise en œuvre. Leila mobilise alors en fonds propres 20 % de la somme. Les 80 % restants viendront des banques ainsi que de divers mécanismes de financement et de dotations mis en place par le gouvernement pour aider les jeunes promoteurs. Aujourd’hui, elle dirige une entreprise qui emploie 53 jeunes filles. Et, déjà, elle pense extension. « Bientôt, dit-elle, j’aurai une deuxième chaîne et j’embaucherai plus de jeunes. »
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