Afrique – 2012 en questions : les élections présidentielles sont-elles un piège pour l’économie ?

Mali, Sénégal, Madagascar… les multiples échéances présidentielles risquent de bouleverser les équilibres nationaux.

À l’approche de la présidentielle sénégalaise, une étincelle peut embraser Dakar. © AFP

À l’approche de la présidentielle sénégalaise, une étincelle peut embraser Dakar. © AFP

Publié le 24 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

Pas moins de sept élections présidentielles sont attendues en 2012. Quatre de ces rendez-vous électoraux, même si des reports ne sont pas à exclure, sont déjà programmés : Sénégal (26 février), Mali (29 avril), Sierra Leone (17 novembre) et Ghana (7 décembre) ; trois d’entre eux restent incertains : Angola (troisième trimestre 2012 ?), Kenya (décembre ?) et Madagascar. S’ils dégénèrent, ces événements risquent de malmener les économies, comme récemment en Côte d’Ivoire ou en RDC.

À la veille de l’échéance présidentielle de février, une étincelle peut embraser Dakar, tant l’insatisfaction de la population est grande (pouvoir d’achat, chômage élevé, délestages…). Ce ne sont pas les propos rassurants du Fonds monétaire international (FMI), le 19 décembre 2011, qui calmeront les Sénégalais : « En 2012, le rétablissement d’un approvisionnement suffisant en électricité, associé à d’importantes dépenses d’infrastructures énergétiques et routières, devrait doper la croissance, qui atteindrait 4,4 %. »

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La locomotive régionale se remet sur les rails

À Abidjan, l’heure est à la relance. Le budget de l’État est en hausse de près de 110 milliards de F CFA en 2012 (1 million d’euros). Il est estimé à 3 160 milliards de F CFA, dont plus de 600 milliards seront consacrés à l’investissement. Tout le pays devrait être en chantier. Le réseau routier sera réhabilité. Dans les centres urbains, les infrastructures d’électricité et de santé et les équipements sociaux seront rénovés. La réalisation du troisième pont à Abidjan a déjà démarré, et sa livraison est prévue en 2013. La construction de l’autoroute Abidjan-Ouagadougou sera poursuivie, et les travaux de celle qui reliera la métropole économique à Accra ont déjà commencé. Dans le rail, la réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou et son extension jusqu’à Niamey sont au programme. À l’étude : la construction du chemin de fer San Pedro-Man avec une possible extension jusqu’en Guinée. Pour satisfaire les besoins énergétiques croissants, les autorités augmenteront la production électrique d’environ 150 MW par an. Des grands travaux qui doperont la croissance ivoirienne prévue à près de 9 % cette année. Pascal Airault.

Les questions économiques tiendront aussi une grande place dans l’élection malienne, surtout avec un jeu de l’alternance politique clairement établi. Selon le FMI, le pays connaîtra une croissance de 5,6 % en 2012 et une inflation inférieure à 2,5 %. Deux défis majeurs sont à l’ordre du jour : réussir enfin la restructuration de la filière coton et relancer le secteur minier en déclin (7,7 % du PIB en 2007 ; 5,4 % en 2010) avec l’exploitation de deux nouveaux gisements d’or (Syama et Gounkoto).

À la différence du Mali, le retour aux urnes risque d’être plus tendu à Madagascar. Or une alternance démocratique réussie serait une excellente nouvelle pour l’économie du pays, exsangue depuis le coup d’État de mars 2009.

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