Nigeria, Bénin, Centrafrique… la hausse du carburant fait tache d’huile

Le prix de l’essence flambe dans plusieurs pays africains, au premier rang desquels le Nigeria, suscitant la colère des consommateurs. Mais certains y trouvent leur compte.

Manifestation contre la hausse du prix du Nigeria, à Lagos le 3 janvier 2012. © Akitunde Akinleye/Reuters

Manifestation contre la hausse du prix du Nigeria, à Lagos le 3 janvier 2012. © Akitunde Akinleye/Reuters

ProfilAuteur_MichaelPauron

Publié le 16 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

Nigeria, Bénin, Tanzanie, Centrafrique… L’épidémie s’étend. Même si les causes en sont diverses, le prix de l’essence augmente, et la rue gronde. L’annonce du gouvernement nigérian de supprimer, au 1er janvier, les subventions sur les hydrocarbures a enflammé le pays, où une grève générale s’est imposée pendant plusieurs jours, allant jusqu’à menacer la production de brut. Elle doit d’ailleurs reprendre lundi après une pause ce week-end.

Le litre de carburant chez le premier producteur de pétrole africain a ainsi plus que doublé, passant de 0,30 à 0,66 euro. Au Bénin, le tarif de l’essence de contrebande en provenance de Lagos, très prisée de la population, a triplé en quelques jours, atteignant près de 800 F CFA (1,22 euro), ce qui la rend plus chère que dans les stations-services.

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En Tanzanie et en Centrafrique, le prix du baril sur les marchés internationaux a incité les autorités à rehausser les tarifs. À Bangui, où le litre a augmenté de 30 F CFA, les taxis sont entrés en grève le 4 janvier avant d’obtenir la mise en place d’un comité chargé de fixer un nouveau montant. À la Bourse de New York, le cours a crû de 10 dollars en trois semaines pour atteindre 113 dollars. Les menaces iraniennes de bloquer le détroit d’Ormuz, où transitent les tankers en provenance des pays du Golfe, en réponse aux sanctions économiques américaines et européennes, n’y sont évidemment pas étrangères.

Carburant : des subventions intenables

La décision nigériane est certes brutale, mais pas totalement surprenante. Le pays, dont les capacités de raffinage sont obsolètes, importe la majeure partie de son essence. Et, comme dans de nombreux États africains, les autorités ont recours aux subventions pour amortir les hausses et préserver le pouvoir d’achat. Conséquence : Abuja y a consacré 8 milliards de dollars (6,2 milliards d’euros) en 2011. Au Maroc, ces subsides sont passés de 3 à 5 milliards de dollars entre 2010 et 2011… Intenable sur le long terme.

Au Bénin, les subventions sont abandonnées depuis plus d’un an. Le Tchad et le Niger ont une autre solution. À N’Djamena et à Zinder, deux raffineries chinoises de 20 000 barils par jour chacune sont entrées en activité en juin et en décembre derniers. Depuis, explique Foumakoye Gado, le ministre nigérien du pétrole, « le prix du litre d’essence est descendu à 579 F CFA sans subvention », contre 679 F CFA pour le prix soutenu et 600 F CFA pour l’essence de contrebande nigériane. « Les consommateurs reviennent dans nos stations-services et un marché s’ouvre à nous au Nigeria », ajoute-t-il. Les premiers camions d’essence made in Niger devraient partir d’ici à une semaine.

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