Maroc – Tunisie : les islamistes sauront-ils rassurer ?

Afin de gagner la confiance des investisseurs, les partis islamistes arrivés au pouvoir au Maroc et en Tunisie jouent la continuité.

Issu du parti islamiste, le Premier ministre marocain a dévoilé un ambitieux programme économique © AFP

Issu du parti islamiste, le Premier ministre marocain a dévoilé un ambitieux programme économique © AFP

Julien_Clemencot ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 20 janvier 2012 Lecture : 1 minute.

Coup sur coup, la Tunisie et le Maroc ont accordé leur confiance à des partis islamistes. S’ils pourront toujours compter sur le soutien des puissances du Golfe, il faudra à ces partis aller au-delà d’un discours moralisateur pour mobiliser la finance internationale. En Tunisie, rassurer les milieux d’affaires a été l’une des priorités du parti Ennahdha, sorti vainqueur des élections du 23 octobre. « Notre pays réalise 80 % de ses échanges avec l’Union européenne, nous ne voulons pas tout bouleverser », assure Ridha Saïdi, ministre délégué chargé des questions économiques. Pas convaincus, certains patrons tunisiens attendent encore avant de lancer de nouveaux projets.

Garder le cap

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Au Maroc, l’arrivée aux affaires du Parti de la justice et du développement (PJD) ne devrait guère bouleverser la politique économique. Les investisseurs étrangers, nombreux à bénéficier des grands projets pilotés par l’État, ne fuiront pas le pays. Dans le gouvernement d’Abdelilah Benkirane, dévoilé le 3 janvier, le PJD se consacre aux dossiers sociaux, et laisse les portefeuilles économiques majeurs à ses alliés. À l’Économie et aux Finances, Nizar Baraka, de l’Istiqlal (droite), ministre délégué dans le gouvernement sortant, ne devrait pas réformer la fiscalité sur les hauts revenus ou les grandes entreprises,une mesure prônée par le PJD et crainte par certains. Quant au ministère de l’Équipement et du Transport et à celui de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, ils échoient à Abdelkader Aamara et Aziz Rabbah, certes tous deux du PJD, mais qui, à la différence d’autres membres de leur parti, n’ont pas remis en question les grands projets comme le TGV ou le Pacte national émergence industrielle, qui seront maintenus.

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