Football : quand la Chine marquera des buts

La Chine mise sur le couple Anelka-Tigana pour révolutionner le football. Et combler son déficit d’image.

Le milliardaire Zhu Jun et Nicolas Anelka. © Handout/Reuters

Le milliardaire Zhu Jun et Nicolas Anelka. © Handout/Reuters

Publié le 16 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

La Chine se targue d’avoir inventé le football, vers 250 av. J.-C. Mais elle n’a jamais brillé dans les compétitions internationales. Une seule qualification en phase finale de Coupe du monde, en 2002… Une équipe nationale médiocre… Un championnat jalonné de scandales à répétition… Les autorités sont décidées à réagir. Et c’est le vice-président Xi Jinping qui a annoncé le programme : la Chine veut se qualifier pour la Coupe du monde, l’organiser un jour et même la remporter !

Dans l’immédiat, c’est du côté de la Super League que la révolution est en train de se jouer avec l’arrivée dans le modeste club de Shanghai Shenhua de Nicolas Anelka, l’enfant terrible du foot-ball français, en provenance de Chelsea. Le montant de la transaction n’est pas connu, mais le salaire hebdomadaire du joueur avoisinerait les 230 000 euros, alors qu’il ne dépassait pas 90 000 euros à Londres. Shenhua est présidé par le milliardaire Zhu Jun (45 ans), qui a fait fortune dans les jeux vidéo et ne fait pas mystère de son intention de bousculer le championnat national. Et c’est un autre Français, Jean Tigana, ancien coach des Girondins de Bordeaux, qui est chargé de piloter l’opération. D’autres clubs, comme Guangzhou ou Dalian, ont pris le train en marche et, dans le mercato d’hiver en cours, tentent d’arracher une poignée de stars aux plus grands clubs européens. L’Ivoirien Didier Drogba fut, un temps, dans le collimateur…

Les scandales à tout va ont terni l’image du football en Chine.

la suite après cette publicité

Mais quelques têtes d’affiche ne suffiront pas à sortir la Super League de l’ornière. Fin décembre, au terme de deux ans d’enquête, une soixantaine de joueurs, entraîneurs et arbitres ont ainsi été déférés devant les tribunaux pour diverses affaires de matchs truqués. Ils risquent de lourdes peines d’emprisonnement. « La corruption a terni l’image du football dans notre pays, il était plus que temps d’y mettre un terme », a commenté la fédération chinoise.

Avec l’arrivée de stars, les clubs espèrent doubler leurs audiences télévisées et leurs recettes publicitaires. Et surtout, tourner la page des années noires. Le club de Shanghai (20 millions d’habitants) peine en effet à remplir son stade de 35 000 places. Le couple Anelka-Tigana devrait changer la donne. En attendant l’émergence de stars made in China.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires