Santé – Cancer : grands pontes sur tous les fronts
Ils exercent en Algérie, Tunisie, au Maroc, au Cameroun ou encore en Côte d’Ivoire. Zoom sur ces médecins réputés qui mènent leur combat des hôpitaux jusque dans le milieu sportif.
Publié le 23 janvier 2012 Lecture : 3 minutes.
Cancer : la maladie silencieuse qui ronge le continent
Tunisie : Khaled Rahal
Chef du service de chirurgie carcinologique à l’Institut Salah-Azaïez, à Tunis. Président de l’Association tunisienne d’assistance aux malades du cancer du sein (voir photo ci-contre)
À 54 ans et après presque vingt-cinq années de carrière dans le service public, le professeur Rahal (voir photo ci-contre) dit être confronté chaque jour encore à l’énigme de la cellule maligne : « Plus on avance, plus on se pose de questions. » De nombreux praticiens tunisiens doivent leur formation à ce grand patron incontesté de la chirurgie oncologique. « Nous avons les spécialistes, maintenant il faut développer les structures », souligne Khaled Rahal, qui appelle à plus d’interactions entre les secteurs public et privé, et insiste sur la nécessité de développer la prévention de la maladie et le suivi psychologique des patients.
Frida Dahmani, à Tunis
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Algérie : Kamel Bouzid
Chef du service d’oncologie du Centre Pierre-et-Marie-Curie, à Alger. Président de la Société algérienne d’oncologie médicale
Diplômé en 1978 de la fac de médecine d’Alger, Kamel Bouzid dirige depuis 1996 le service d’oncologie du Centre Pierre-et-Marie-Curie (CPMC), qui accueille chaque année des milliers de malades. En contact direct avec le terrain, il mène un combat sans relâche pour une meilleure prise en charge des patients. Selon lui, « sur 44 000 nouveaux cas de cancer enregistrés chaque année dans le pays, 28 000 nécessitent un traitement par radiothérapie… et seuls 8 000 y ont accès ». En octobre 2011, il a lancé un pavé dans la mare en affirmant que les équipements de radiothérapie du CPMC étaient dans un état « calamiteux » à cause de problèmes de maintenance. En outre, il a pointé le fait que, les patients se voyant fixer des rendez-vous huit mois après leur consultation, 80 % d’entre eux décèdent avant…
Tarek Hafid, à Alger
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Maroc : Fouzia Msefer Alaoui
Ancienne chef du service de pédiatrie hématologie et oncologie à l’Hôpital d’enfants de Rabat. Présidente de l’association L’Avenir
Au début des années 1980, cette pédiatre a ouvert une petite unité d’oncologie (six lits) à l’Hôpital d’enfants de Rabat. Les guérisons se sont faites de plus en plus nombreuses et le service n’a cessé de grossir. En 1986, elle a créé l’association L’Avenir, qui collecte des fonds, gère des programmes médicaux et a permis la création, en 1995, de la première maison accueillant des parents d’enfants malades. Fouzia Msefer Alaoui a aussi supervisé un projet de centre d’oncologie pédiatrique, qui a ouvert à Rabat en 2010. À 62 ans, celle qui a arrêté d’exercer depuis 2005 n’a pas abandonné son engagement social auprès des malades. Elle a notamment fait bénéficier de son expérience aux jeunes médecins et aux parents en publiant un livre en arabe et en français, La Leucémie de l’enfant en mots et en images (éd. Empreintes, 2010).
Leïla Slimani
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Cameroun : Paul Ndom
Chef du service d’oncologie médicale de l’Hôpital général de Yaoundé. Président de Solidarité Chimiothérapie
Au Cameroun, où 12 000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés chaque année, « 70 % des malades se rendent dans les services d’oncologie dans un état critique », se désole Paul Ndom. En 1999, ce médecin a créé Solidarité Chimiothérapie, qui apporte notamment un soutien psychologique à quelque 700 patients. Sous son impulsion, une pharmacie sociale a ouvert en 2004 au sein de l’Hôpital général de Yaoundé : les traitements anticancéreux y sont accessibles à moitié prix et les patients y bénéficient de facilités de paiement.
Fanny Rey
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Côte d’Ivoire : Innocent Adoubi
Adjoint au chef du service d’oncologie du CHU de Treichville, à Abidjan. Directeur-coordonateur du Programme national de lutte contre le cancer (PNLCa).
Son service d’oncologie, au CHU de Treichville, reste le seul du pays, qui enregistre pourtant 20 000 nouveaux cas de cancer par an. Il assure 5 000 consultations par an, mais, avec seulement 15 lits et en l’absence de radiothérapie, doit adresser ses patients à des unités à l’étranger, engendrant des évacuations sanitaires (200 à 300 par an), dont le coût est de plus en plus exorbitant. Une inflation qui, le Pr. Adoubi (47 ans) l’espère, accélèrera la création du centre de radiothérapie et d’oncologie médicale pour lequel qui milite depuis plus de dix ans. En attendant, il multiplie les actions d’information auprès du grand public, des praticiens, des décideurs politiques et économiques, qu’il mène en partenariat avec des associations et ONG dans le cadre du Programme national de lutte contre le cancer (PNLCa, validé depuis 2009) qu’il dirige.
Clarisse Juompan-Yakam
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