Un espoir et deux enterrements
« Peut-être détestez-vous quelque chose qui est bon pour vous. Et peut-être aimez-vous quelque chose qui est mauvais pour vous. » Ce verset coranique, les militants de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) l’ont beaucoup répété ces derniers jours. La disparition, à la mi-août, de deux de ses grandes figures a permis de constater que le principal parti de la gauche marocaine continue d’occuper, malgré la crise qui le secoue depuis les élections de septembre 2007, une place majeure dans le pays.
Mohamed Benyahiya, 69 ans, est mort à Paris des suites d’une opération. Ancien journaliste et conseiller d’Abderrahmane Youssoufi à l’époque (1998-2002) où celui-ci dirigeait le gouvernement d’alternance, il avait animé la commission préparatoire du congrès, en juin. Le 22 août à Meknès, ses obsèques, en présence de Youssoufi, rentré au Maroc la veille, ont rassemblé une foule immense venue de toutes les régions du pays.
Le lendemain ont eu lieu à Casablanca, dans des conditions similaires, les funérailles de Mohamed El Habib Forkani. Octogénaire et ancien résistant, ce lettré fécond doublé d’un poète ne cachait pas un penchant pour l’islamisme et jouissait du respect de tous.
En téléphonant à Youssoufi et en adressant aux familles Benyahiya et Forkani deux longues lettres qui ne se limitaient pas aux condoléances d’usage, Mohammed VI a contribué à donner à ces disparitions une dimension politique. Pour les Marocains, le message royal est clair : le pays a besoin de l’USFP ; il est temps que celle-ci se ressaisisse et retrouve son rôle traditionnel.
Du coup, on se prend à espérer que le 8e congrès du parti, qui doit reprendre ses travaux avant la fin de l’année, réussisse à élire une nouvelle direction et à mettre un terme à la crise.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Les tirailleurs de Poutine : enquête sur ces Africains qui combattent pour la Russ...
- Aux Émirats arabes unis, la baisse du taux de fécondité n’en finit pas d’inquiéter
- Bénin : comment le putsch contre Patrice Talon devait être financé
- Abidjan convoque le chargé d’affaires burkinabè sur fond d’accusations de déstabil...
- Au Maroc, l’enquête sur le « groupe Al Khair » révèle les dessous de la plus grand...