Pour une autre politique de développement

Publié le 30 octobre 2005 Lecture : 2 minutes.

L’afrique est à bout de souffle. Ce continent de 900 millions d’habitants, dont 60 % ont moins de 25 ans, s’enfonce dans la pauvreté. Souvent ravagé par les conflits et les guerres civiles, il voit sa jeunesse et sa population en âge de participer à son développement décimées par la faim et les pandémies : au Niger, 30 % des enfants meurent de malnutrition avant l’âge de 5 ans ; en République centrafricaine, l’espérance de vie est tombée à 39 ans en raison du sida, de la tuberculose et du paludisme.

Cette situation humainement insupportable, moralement inacceptable, et politiquement dangereuse ne fait que s’aggraver. Les transferts de population s’amplifient, l’intégrisme et le fanatisme se nourrissent de l’injustice et du désespoir. Le monde développé n’y apporte que des réponses insuffisantes : la lutte contre l’immigration clandestine devrait aller de pair avec la réduction de l’écart de niveau de vie entre le Nord et le Sud ; quand certains veulent libéraliser sans nuance l’ensemble du commerce international, ils omettent de préciser que cela ne profiterait qu’à des pays comme la Chine ou l’Australie ; d’autres attaquent la politique agricole commune de l’Union européenne qui achète pourtant plus de 75 % des produits agricoles des pays les plus pauvres, alors qu’ils maintiennent leurs subventions à l’exportation, notamment pour le coton dont chacun sait qu’il est une ressource essentielle de l’Afrique, qui n’en reçoit pas un juste prix sur les marchés mondiaux.

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Chacun s’accorde à penser que 50 milliards de dollars par an – soit un millième de la richesse mondiale – sont nécessaires pour vaincre le sous-développement dans le monde, dont 25 milliards pour l’Afrique. Encore faut-il être imaginatif pour trouver les moyens de dégager ces financements. Car les efforts budgétaires des pays développés n’y suffiront pas, même lorsqu’ils auront atteint l’objectif de 0,7 % du revenu national brut. Il en va de même pour les récentes mesures d’annulation de dettes des États africains les plus pauvres, qui ne leur procurent que 1,5 milliard de dollars de ressources annuelles, et qui, dans les pays non producteurs de pétrole, ont déjà été absorbés par la hausse du prix du baril. Il faut donc une autre politique de développement.

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