Le suicide des sunnites

Publié le 30 octobre 2005 Lecture : 1 minute.

Lorsqu’un djihadiste sunnite fait sauter une mosquée chiite pendant le ramadan et que, dans le monde sunnite, personne ou presque ne prononce ne serait-ce qu’un mot de condamnation, cela signifie qu’il n’y a plus aucune autorité morale au sein de cette communauté. Si les insurgés n’ont plus de respect pour le caractère sacré de la vie des musulmans, de leurs lieux de culte ou de leurs jours fériés, alors il n’y a plus de limites. Personne n’est en sécurité. Tout peut arriver, n’importe où et à n’importe qui. Si les sunnites n’agissent pas pour mettre un terme à cette campagne de purification ethnique à tendance génocidaire contre les chiites d’Irak, alors le monde sunnite lui-même finira par se consumer sous l’effet de cette violence. Une civilisation qui tolère les attentats suicides se suicide elle-même.

Enfin revenue à la raison, l’administration Bush aide désormais les Irakiens à se construire un avenir moderne et décent. Mais elle reste, elle aussi, silencieuse sur la question. Au lieu de se mettre en quête d’une résolution onusienne qualifiant Abou Moussab al-Zarqaoui et sa clique de criminels de guerre, elle envoie Karen Hughes se faire agonir d’injures par des musulmanes. Elle appelle cela de la « diplomatie publique ». Personnellement, j’appelle cela perdre la guerre de la communication contre des bouchers. Bien sûr, les abus perpétrés par des soldats américains sur des prisonniers de guerre en Irak et en Afghanistan sont une souillure qui ne s’effacera pas de sitôt. Mais au moins avons-nous des médias, une élite religieuse et des tribunaux qui ont dénoncé ce scandale. Et une majorité sénatoriale qui a entrepris d’y mettre fin.

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