Choc amorti
Comment expliquer la résistance de l’Afrique subsaharienne non pétrolière à la forte ponction que représente la hausse du prix du baril ? Comment cette saignée ne s’est-elle pas combinée avec les dégâts de la sécheresse, des criquets, du sida, de la fin des quotas textiles, des États en lambeaux pour aggraver une pauvreté endémique ?
Les experts du FMI esquissent plusieurs explications. La cessation des hostilités et le début de la reconstruction viennent au premier rang des bienfaits, pour la RDC, le Burundi, le Liberia ou la Sierra Leone. Des réformes procurant une meilleure transparence, des institutions mieux respectées, une réorientation des dépenses vers la santé et l’éducation profitent à l’Ouganda, au Burkina ou au Ghana. Certains pays n’ont pas hésité à tailler dans leurs dépenses publiques pour éviter une dérive de leur budget, comme l’Éthiopie et la Tanzanie. Sans oublier la reprise de l’aide internationale. À la fin des années 1990, celle-ci chutait au rythme de 7 % par an ; au cours des trois premières années du XXIe siècle, elle a crû de 13 % par an. Certes, l’annulation de la dette représente un cinquième de son montant. Certes, l’aide par tête demeure inférieure à ce qu’elle était dans les années 1980. Mais le renforcement de ce courant financier devrait se poursuivre et compenser en partie le surcoût pétrolier.
Il ne faut pas pavoiser pour autant, et Michael Nowack, directeur adjoint du département Afrique du FMI, a rappelé, le 10 octobre, à Lagos, que « la croissance sera tout de même insuffisante pour atteindre les Objectifs du millénaire qui visent à éradiquer la pauvreté ».
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