Besigye, le retour
Le colonel Kizza Besigye est arrivé à temps pour s’inscrire sur les listes électorales – l’échéance était fixée au 28 octobre – et pour se porter candidat à la présidentielle de mars 2006 sous les couleurs du Forum pour le changement démocratique (FCD). Celui qui fut le médecin de Yoweri Museveni pendant ses années de guérilla, puis son principal adversaire lors du scrutin de 2001, tient ainsi l’engagement qu’il avait pris : ce n’est pas parce qu’il a quitté l’Ouganda qu’il abandonne ses activités politiques.
Son retour, le 26 octobre, met un terme à quatre ans d’exil passées aux États-Unis puis en Afrique du Sud. En 2001, ce « traître » – dixit Museveni – avait demandé à la Cour suprême l’annulation des élections qu’il venait de perdre avec 27 % des voix, contre 69 % pour le chef de l’État sortant, les jugeant frauduleuses. Sa requête fut rejetée. Perçu comme un agitateur dangereux par le régime, il dut se résoudre à quitter le pays pour sa sécurité. Ou pour fuir sans raison précise, selon ses détracteurs.
Le retour de Besigye en Ouganda est aussi celui du renouveau démocratique. L’ancien membre du Mouvement, la formation actuellement au pouvoir, ne désarme pas contre Museveni, qui, conformément à une pratique répandue sur le continent, a récemment modifié la Constitution pour faire sauter le verrou de la limitation des mandats, et en briguer un troisième. Dès son arrivée à l’aéroport, Besigye s’est empressé de qualifier Museveni ‘« épouvantail » et de rappeler, non sans ironie, qu’il n’excluait pas la rébellion armée que son adversaire prônait dans le passé.
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