Balade au bout du monde

Des paysages à couper le souffle et une faune exceptionnelle De quoi séduire un nombre croissant de visiteurs.

Publié le 30 octobre 2005 Lecture : 4 minutes.

La Namibie est l’un des plus beaux et des plus fascinants pays d’Afrique. Aussi le tourisme est-il un secteur phare de son économie. Avec quelque 500 000 visiteurs par an, il assure plus de 18 000 emplois, représente 10 % du PIB et génère un revenu annuel de plus de 1 milliard de dollars namibiens. Sa diversité géographique et humaine, son climat semi-aride, ses somptueuses lumières, sa faune exceptionnelle et sa flore rarissime en font un paradis pour les touristes qui s’y rendent toujours plus nombreux. Sur un territoire grand comme une fois et demie la France se succèdent des paysages grandioses de montagnes déchiquetées, des dunes de sable aux couleurs variées et des chutes d’eau vertigineuses. Tout y est démesuré. Des plantes étranges, considérées comme les plus vieilles du monde, cohabitent avec des animaux qui, au fil du temps, se sont transformés pour s’adapter au désert. Sur ces terres extrêmes, on trouvera le dépaysement et l’insolite.
Des petits avions amènent le visiteur aux quatre coins du pays, dans des lieux inaccessibles autrement que par les airs. Des balades en mer au milieu de milliers d’oiseaux, des descentes en rafting sur des rivières mythiques, des rencontres avec les grands mammifères, dans des fermes où des guépards viennent se frotter contre vous comme de gros chats… C’est tout cela qui contribue à faire de la Namibie un pays pas comme les autres. Mais il faut faire des choix… Ce vaste territoire ne peut être découvert en une seule fois, à moins d’y faire un long séjour. Quatre grandes régions sont particulièrement intéressantes. Chacune nécessite au moins une semaine à dix jours de visite… Surtout si l’on veut prendre le temps de rencontrer ses habitants.
Au Nord s’étend le Kaokoland, le pays des Himbas. Ce peuple a su conserver ses traditions et ses habitudes de vie, protégé par un superbe environnement, excessivement difficile d’accès. Cette immense zone désertique, frontalière de l’Angola, reste un paradis pour les amoureux de la nature et de l’aventure. C’est l’un des derniers territoires « inexplorés », et l’on peut y marcher pendant des jours sans rencontrer âme qui vive, à l’exception de quelques rares campements. Seule exception, la petite ville d’Opuwo, que l’on atteint aisément par la route. En revanche, le 4×4 devient obligatoire sur les axes secondaires, dispersés, qui sillonnent ce territoire. Si l’on décide de tenter l’aventure, il faut être autonome, car les possibilités de se ravitailler sont rares. En pénétrant dans le Kaokoland par le minuscule village d’Epembe et en redescendant vers Palmweg, les pistes offrent des panoramas sublimes. C’est là, dans ces immensités perdues, que le peuple des Himbas (moins de 6 000 personnes) continue de mener une existence de pasteurs semi-nomades. C’est là aussi que vous pourrez rencontrer, avec un peu de chance, des éléphants du désert, des rhinocéros noirs, des girafes, des zèbres de montagne et des félins.
Au centre du pays, la capitale, Windhoek (230 000 habitants) est une ville agréable, à 1 680 mètres d’altitude. On y trouve toutes les catégories d’hôtels, du plus simple au plus luxueux. Flâner dans les quartiers piétonniers est un réel plaisir. On peut, à l’occasion, y déguster un steak d’autruche ou y acquérir des pierres semi-précieuses à très bon prix.
Sur la côte, à 350 kilomètres de Windhoek, la station balnéaire de Swakopmund a conservé son charme désuet de cité coloniale allemande avec des beaux vestiges architecturaux et une atmosphère très germanique. De là, on peut découvrir la fameuse Skeleton Coast. Cette bande sablonneuse étroite, qui court jusqu’à l’Angola, est une terre sauvage et peu fréquentée. À 120 kilomètres au nord de Swakopmund, on peut faire une halte à Cape Cross, où réside l’une des plus grandes colonies d’otaries à fourrure du monde. On estime leur nombre à 150 000. C’est là aussi que le navigateur portugais Diego Cào, premier européen à fouler le sol namibien en 1486 fit ériger une croix. Le mystère de la Skeleton Coast est surtout attaché aux épaves de navires qui jalonnent ce littoral dangereux et inhospitalier. À Möwe Bay, la piste s’arrête. Pour aller au-delà, l’avion ou le 4×4 s’imposent. Mais le spectacle en vaut la peine : dans ces régions coincées entre désert et océan, on peut voir des lions se nourrir de poissons et d’otaries rejetées par la mer, et des éléphants parcourir jusqu’à 100 km dans le désert pour trouver un point d’eau.
À l’est s’étendent les sables rouges du Kalahari. C’est le pays des Bushmen, ces petits hommes aux origines encore mal connues, uniques occupants de ces immensités désertiques. Dans le Bushmanland, il n’y a aucune possibilité d’hébergement ni de ravitaillement. L’autonomie totale est la règle si l’on veut partir à la rencontre de ce peuple de la nuit des temps : les Sans. Petits (1,55 mètre en moyenne), peau jaune claire et ridée, ils font penser aux chasseurs-cueilleurs de la préhistoire. Grands connaisseurs de la brousse, des plantes, des animaux et des cycles de la nature, ils savent utiliser toutes les ressources d’un environnement hostile.
Enfin, au Sud, on pénètre dans le pays des pionniers aux immenses paysages parsemés de fermes isolées, c’est le désert du Namib. Sur des centaines de kilomètres, telles des vagues géantes, les dunes avancent et s’affaissent sur des vallées qu’elles semblent vouloir engloutir. À Sossusvlei, dans le plus vieux désert du monde (formé il y a 80 millions d’années), le superlatif est de rigueur. Les plus hautes dunes de la planète culminent à 300 mètres, véritables murailles de sable jouant avec la lumière et les couleurs de façon surréaliste. Vaste pays aux paysages multiples, il offre aux touristes des possibilités rares d’aller au « bout du monde ».

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