Les héros sont fatigués

Principal constat du rapport 2007 de Transparency International : la plupart des bons élèves ont vu leur note baisser.

Publié le 30 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Organisation non gouvernementale créée en 1993 pour traquer corrupteurs et corrompus à travers le monde, Transparency International (TI) a sorti son premier rapport en 1995 (il couvrait 41 pays, contre 180 aujourd’hui sur les quelque 200 que compte le monde). Dix-sept pays font leur apparition dans le classement 2007 publié le 26 septembre, dont 7 africains (Cap-Vert, Comores, Djibouti, Guinée-Bissau, Liberia, São Tomé e Príncipe et Somalie). Seule la Libye manque encore à l’appel. Basée à Berlin, TI dispose d’une centaine de sections nationales. Son indice de perception de la corruption (IPC) n’est pas une mesure « quantitative », mais « qualitative ».
Comme il est impossible de répondre à la question que tout le monde se pose (« Combien d’argent a été détourné dans mon pays ? »), les experts de TI ont tenté – jusqu’à présent avec succès – de noter les pays sur la base d’enquêtes menées sur le terrain et de rapports fournis par des institutions indépendantes. Les données recueillies émanent de « ceux et celles qui sont les plus directement confrontés aux réalités de la corruption dans un pays », explique TI. Elles permettent de classer les pays selon une échelle allant de 0 (haut degré de corruption perçue) à 10 (faible degré de corruption perçue). Et de mesurer les évolutions d’une année sur l’autre. D’où notre constat : les héros sont fatigués
Les champions du classement 2007 sont les mêmes qu’en 2006, sauf que leurs notes ont baissé. C’est le cas pour le trio de tête – Danemark, Finlande, Nouvelle-Zélande -, mais aussi pour la plupart des bons élèves : Islande, Suisse, Norvège, Australie, Luxembourg, Royaume-Uni, Autriche, Allemagne, Japon, France, États-Unis De rares pays ont légèrement progressé, comme la Suède (de 9,2 à 9,3), les Pays-Bas (de 8,7 à 9) et le Canada (de 8,5 à 8,7). Sur le continent, les héros reculent aussi : le Botswana (de 5,6 à 5,4), Maurice (de 5,1 à 4,7), la Tunisie (de 4,6 à 4,2), alors que l’Égypte passe sous la barre de 3 sur 10, à 2,9 (corruption perçue comme endémique). D’autres heureusement progressent, comme l’Afrique du Sud (de 4,6 à 5,1), la Namibie (de 4,1 à 4,5), le Ghana (de 3,3 à 3,7), le Sénégal (de 3,3 à 3,6), le Maroc (de 3,2 à 3,5) et le Swaziland (de 2,5 à 3,3).
Les pays en conflit ou soumis à une dictature ferment la marche avec des notes inférieures à 2 sur 10 : Cambodge, Centrafrique, Turkménistan, RD Congo, Guinée, Laos, Afghanistan, Tchad, Soudan, Ouzbékistan, Haïti, Irak, Birmanie et Somalie.
« En dépit de quelques avancées, la corruption continue de siphonner de manière dramatique les ressources affectées à l’éducation, à la santé et aux infrastructures », déclare Huguette Labelle, présidente de TI, qui conclut : « Les pays développés et les pays en développement doivent se partager les responsabilités pour juguler à la fois l’offre et la demande de pots-de-vin. »

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