La filière africaine

Publié le 31 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.

L’enquête sur les attentats de Londres progresse rapidement depuis l’échec, le 21 juillet, de la seconde vague d’attaques contre les lignes de métro et de bus de la capitale britannique. Elle a notamment permis de mettre à nu une filière africaine. Un citoyen britannique d’origine érythréenne, Mokhtar Saïd Ibrahim (27 ans), et un Somalien, Yassine Hassan Omar (24 ans), ont été arrêtés. Le premier est suspecté d’être l’auteur de l’attentat raté contre le bus n° 26, à l’est de Londres. Le second aurait tenté de faire exploser la bombe qu’il transportait à bord de la ligne de métro Victoria, située entre Oxford Circus et Warren Street.
Mokhtar Saïd Ibrahim est arrivé en Grande-Bretagne à l’âge de 12 ans, alors que son pays était encore une province éthiopienne. En septembre 2004, il obtenait la nationalité britannique. Et pourtant, il était répertorié comme un « bad boy ». Bagarreur, violent et dealer, il était connu des services de police et avait séjourné à de nombreuses reprises en prison, pour association de malfaiteurs et braquage. On lui connaissait en revanche davantage de penchants pour l’alcool que de velléités djihadistes…

Yassine Hassan Omar a, lui, quitté sa Somalie natale à l’âge de 11 ans. Il obtient l’asile politique au Royaume-Uni, où il est pris en charge par une famille adoptive avant d’être naturalisé quelques mois plus tard.

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Les deux hommes, qui vivaient à Birmingham, se seraient connus à la mosquée de Finsbury Park, à Londres, dirigée par Mustapha Kamel, alias Abou Hamza el-Masri, aujourd’hui emprisonné pour ses liens avec le réseau d’al-Qaïda.
Mais la filière africaine ne s’arrête pas à ces deux hommes. Le cerveau présumé des attentats du 7 juillet serait Haroun Rachid Aswat, un Britannique d’origine indienne. Selon CNN, ce dernier, déjà recherché par la justice américaine, aurait été arrêté en Zambie au retour d’un séjour au Zimbabwe. La chaîne américaine assure qu’il aurait échangé une vingtaine de communications téléphoniques avec les auteurs des attentats de Londres.
Scotland Yard se refuse, pour l’heure, à tout commentaire. Et pour cause : Haroun Rachid Aswat intéresse aussi la justice algérienne. Il était l’un des muftis (auteur de fatwas) attitré des Groupes islamiques algériens (GIA) dans les années 1990.

La Corne de l’Afrique avait déjà la réputation d’être un havre de paix pour les fugitifs d’al-Qaïda. Le Sahel intéresse depuis quelques années l’armée américaine. Désormais, c’est tout le continent qui devient suspect.

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