Tony Blair en fait trop
Publié le 30 juillet 2006 Lecture : 1 minute.
Calquer la politique étrangère de son pays sur celle des États-Unis n’a pas franchement réussi à Tony Blair depuis son soutien à l’invasion de l’Irak en 2003. Mais voilà qu’avec la crise libano-israélienne le Premier ministre travailliste s’entête à mettre ses pas dans ceux de George W. Bush. Les divisions de la communauté internationale ont-elles fait prendre à Blair la mauvaise direction ? C’est, en tout cas, ce que semble penser l’opinion britannique. Dans un sondage réalisé le 25 juillet par le quotidien The Guardian, 63 % des électeurs considèrent que la « relation spéciale » entre leur pays et la puissance américaine est devenue vraiment « trop spéciale », tandis que 61 % estiment qu’Israël a réagi trop violemment aux menaces du Hezbollah.
Quatorze puissantes organisations de la société civile – dont Amnesty International, Christian Aid, le Conseil musulman britannique, Oxfam – se sont alliées pour signer une lettre ouverte au Premier ministre dans laquelle elles dénoncent l’échec de sa politique étrangère et contestent ce que prétendent les diplomates depuis plusieurs jours : que Blair et Margaret Beckett, la nouvelle patronne du Foreign Office, travaillent dans l’ombre depuis le sommet du G8 pour rétablir une paix durable au Moyen-Orient et y restaurer l’influence du Royaume-Uni. Bien au contraire, préviennent les ONG, « la politique actuelle risque de placer le gouvernement britannique dans la position inconfortable de n’appeler au cessez-le-feu que lorsque l’une des parties en conflit aura rempli ses objectifs militaires ».
Pis, Compass, un think tank proche de Gordon Brown, le chancelier de l’Échiquier, vient de condamner pour la première fois les prises de position du locataire du 10 Downing Street. « Tout comme beaucoup de Britanniques, nous nous inquiétons de l’échec du gouvernement à lancer un appel clair et immédiat au cessez-le-feu. » Les dissensions au sein du cabinet Blair sur la question du Moyen-Orient ne font que commencer Bush ou les Anglais, il faudra finir par faire un choix.
