Scrutin sous haute surveillance

Publié le 30 juillet 2006 Lecture : 2 minutes.

Cela peut paraître insuffisant au regard de l’immensité du pays, mais c’est l’un des plus gros contingents d’observateurs internationaux jamais déployés pour des élections. Près de 1300 ressortissants étrangers sont venus en RD Congo (RDC) pour s’assurer du bon déroulement des scrutins présidentiel et législatifs du 30 juillet. Ainsi que des opérations de dépouillement et de décompte qui vont suivre. Des institutions, des pays et des ONG, tout le monde a voulu y participer.
Avec 300 personnes sous la direction du général Philippe Morillon, l’Union européenne a envoyé l’effectif le plus important pour un budget de 6,5 millions d’euros. « Nous allons procéder par échantillonnage et nous pourrons ainsi authentifier le verdict des urnes si celui-ci est crédible et transparent », explique le parlementaire européen déjà présent en RDC lors du référendum constitutionnel du 18 décembre dernier. « Ce fut un rodage, et nous savons à présent comment procéder », ajoute-t-il. Comme il est impossible d’assurer une présence dans chacun des 50 000 bureaux de vote, les 62 centres de liaison – où sont compilés les résultats avant d’être envoyés à Kinshasa – ont fait l’objet d’une attention particulière.
L’Afrique du Sud, soucieuse de consolider son statut de puissance régionale, a dépêché 128 observateurs conduits par le ministre de la Sécurité, Charles Nqakula. La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a également été de la partie, avec 163 observateurs emmenés par John Pandeni, ministre namibien des Collectivités locales et régionales. Avec 70 délégués conduits par l’ancien chef de l’État béninois, Nicéphore Soglo, l’Union africaine n’est pas en reste. Plus modeste, la Communauté des États d’Afrique centrale (Ceac) est représentée par 24 membres dirigés par Pierre Buyoya, l’ancien président burundais. La mission de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est composée de 30 personnalités avec, à leur tête, l’ex-ministre malien des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé.
Le réseau européen des ONG actives en Afrique centrale, Eurac, et la fondation Carter (le Carter Center, du nom de l’ex-président des États-Unis) ont renforcé leur dispositif en RDC avec, respectivement, pas moins de 125 et 58 volontaires répartis dans les onze provinces du pays. « Vu l’étendue du pays et les difficultés logistiques, il est difficile d’organiser une fraude à grande échelle, et les procédures électorales sont à la hauteur des normes internationales », explique Colin Stewart, codirecteur du bureau régional de la fondation, faisant allusion aux nombreuses mesures mises en uvre. Pour éviter le bourrage d’urnes, les bulletins de vote disposent d’une souche. Le dépouillement doit se faire, le soir même, avec des résultats aussitôt affichés et envoyés par messagerie téléphonique.
À l’échelle du pays, on dénombre pas moins de 40 000 observateurs nationaux, dont une grande majorité d’organisations religieuses. Les partis politiques, eux, ont été représentés par 17 000 de leurs adhérents, à côté de 248 000 agents électoraux. Tous sont chargés de veiller à la régularité des deux scrutins.

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