« Quand je suis à Rome, Tunis me manque »

Publié le 30 juillet 2006 Lecture : 1 minute.

Dans les nouveaux quartiers résidentiels de la Soukra, à El-Nasr, à El-Menzah, dans le centre de Tunis ou les stations balnéaires, les restaurants tenus par des expatriés italiens poussent comme des champignons. Mauro Maddaloni et Marco de Angelis sont de ceux-là. En 1992, ils se rendent pour la première fois en Tunisie. Pour des vacances d’été à Sidi Bou Saïd. « On a aimé l’accueil et l’absence de stress », se souvient Maddaloni, natif de Testaccio, un vieux quartier romain où l’on vivait sur le pas de la porte en regardant jouer les enfants. « J’ai retrouvé cette ambiance populaire en Tunisie, et notamment à La Goulette. Je sais qu’elle disparaîtra un jour, comme elle a déjà presque disparu en Italie. » Rentrés à Rome, ils tiennent un cocktail-bar non loin du Vatican, les deux Italiens n’oublient pas Sidi Bou Saïd et La Goulette. En 1994, ils franchissent le Rubicon à l’envers et s’installent en Tunisie.
« À Menzah 5, nous avons trouvé un local que nous avons transformé en restaurant familial, la Romanesca, une vraie trattoria comme à Rome. Nous étions un peu inconscients, car nous ne savions pas du tout si ça allait marcher. Ensuite, nous avons ouvert le traiteur Pranzo e cena, à L’Ariana, avec une production artisanale de pâtes fraîches ». Et aujourd’hui ? « Nous sommes toujours prisonniers de la Tunisie, s’émerveille Maddaloni. J’ai des amis qui vivent ici depuis des années et qui disent la même chose : ils sont définitivement attachés à ce pays. À mon âge (53 ans), je ne vais plus en discothèque, mais je vis bien. Quand je retourne à Rome pour voir la famille, Tunis me manque au bout d’une semaine. J’ai des propositions qui permettraient de gagner davantage, mais je ne donne pas suite, parce que cela m’empêcherait de profiter de ma liberté. C’est ma philosophie de vie. »

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires