Caoutchouc : le secteur africain manque d’investisseurs
L’organisation fin mars à Paris de l’édition 2013 de l’International Rubber Conference a été l’occasion de souligner les grandes tendances actuelles du marché mondial du caoutchouc. L’Afrique ne tire pas suffisamment profit de son potentiel.
Après les 11% de croissance en 2010 et les 6% de l’année suivante, le secteur a enregistré une très légère progression de 1 % en 2012, pour une production mondiale naturelle et synthétique de 26,3 millions de tonnes. Selon l’International Rubber Study Group (IRSG), la consommation mondiale se compose à 58% de caoutchouc synthétique. Avec 8,2 millions de tonnes, la Chine a absorbé à elle seule un tiers de la production en 2012, loin devant les États-Unis (2,9 Mt) et le Japon (1,7 Mt). Les volumes de production ne sont pas les seuls à avoir marqué le pas, puisque les cours mondiaux ont perdu 24% l’an dernier, après avoir progressé de plus de 150% entre 2010 et 2011.
Manque d’investisseurs
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Caoutchouc : pas de rebond en vue
Dans ce contexte très élastique, l’Afrique peine à exister. Malgré les efforts réalisés ces dernières années le long du golfe de Guinée, le continent ne dépasse pas les 500 000 tonnes produites en 2012, soit 4,5% de la production naturelle mondiale. La Côte d’Ivoire représente à elle seule 50% de cette production, devant le Liberia, le Cameroun, le Nigeria et le Ghana. Les plantations existantes sont de qualité et les conditions climatiques favorables selon les experts, mais le secteur africain manque d’investisseurs. Entre 2003 et 2012, les superficies ont pourtant augmenté de 2,2 millions d’hectares, en hausse de 25%, mais l’Afrique n’est pas le seul continent à avoir planté massivement ces dernières années. Les leaders mondiaux comme la Thaïlande, l’Indonésie et le Vietnam ont notamment agrandi leurs plantations de 3,8 millions d’hectares sur la dernières décennies.
À l’heure où la consommation de caoutchouc doit fortement augmenter dans les prochaines années selon l’IRSG, « il serait dommage que l’Afrique ne profite pas de son formidable potentiel », estime un professionnel de la filière.
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