Madagascar : 10 000 emplois en 2010

Publié le 30 juillet 2006 Lecture : 2 minutes.

Madagascar va-t-elle enfin mettre en valeur ses innombrables ressources minières ? Chrome, graphite, fer, charbon, bauxite, ilménite, nickel, mais aussi or, pierres précieuses et pétrole, la colonie française avait depuis longtemps identifié des gisements d’excellente qualité. Pourtant, en 2005, le secteur représente seulement 4 % du PIB. Mais deux importants projets devraient aboutir d’ici à 2010.
Le plus avancé est celui de Rio Tinto, via sa filiale locale Qit Mineral Madagascar (QMM). L’affaire est lancée, la décision finale d’investissement a été prise en septembre 2005, la première pierre posée en février 2006 dans la région de Tolagnaro, au sud-est du pays. Les travaux doivent durer trois ans. Le groupe australo-britannique s’intéresse depuis 1998 à l’ilménite, un sable dont on extrait le titane, matériau utilisé dans la métallurgie, les peintures, le papier, ou encore le plastique. À Madagascar, seuls les premiers traitements seront effectués : séparation de la silice (95 %) et du minerai (5 %) qui sera expédié par minéraliers pour être traité au Canada. La première cargaison doit partir de Fort Dauphin en décembre 2008. L’investissement total est estimé à 585 millions de dollars. La création indispensable d’un port profond de 13 mètres mobilise déjà 140 millions de dollars. L’exploitation, prévue pour cinquante ans, atteindrait 750 000 tonnes d’ilménite par an, soit près de 10 % des besoins mondiaux. Les retombées pour la région et pour le pays sont considérables : 600 créations d’emplois directs et 1 600 indirects sont prévues. Les revenus pour l’État iraient jusqu’à 21 millions de dollars par an.
Encore plus importante sera l’exploitation du canadien Dynatec, qui veut extraire du nickel et du chrome des boues latéritiques du site d’Ambatovy, à 120 km à l’est d’Antananarivo, la capitale. Associé à la société de courtage japonaise et d’investissement Sumitomo, le groupe est sur le point de concrétiser un projet de 2,25 milliards de dollars. La défection du partenaire industriel sud-africain Impala Platinum Holdings Ltd (Implats) en décembre 2005 oblige Dynatec à trouver un troisième associé, qui se fait attendre. Toutefois, l’investissement n’est pas remis en question, selon Yves Fourmanoit, le directeur de Dynatec à Madagascar. Même s’il peut être retardé. La mise en exploitation est donc prévue pour le début de 2008, avec une production annuelle potentielle pendant trente ans de 60 000 tonnes de nickel et de 5 600 tonnes de cobalt. La mine à ciel ouvert d’Ambatovy sera la plus grosse mine africaine et l’une des cinq plus grosses mondiales. Elle sera reliée à l’usine de traitement de Toamasina (ex-Tamatave), le grand port de l’est du pays, par un pipeline de 219 km charriant les boues latéritiques. Elle devrait contribuer au produit intérieur brut de Madagascar à hauteur de 85 millions de dollars et créer près de 9 000 emplois, dont 1 500 directs.

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