Qui veut accueillir Charles Taylor ?
Charles Taylor sera-t-il jugé par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) à Freetown, auprès de ses victimes, ou à La Haye (Pays-Bas), devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ? L’incertitude demeure plus que jamais d’actualité après le refus du Danemark, le 25 avril, d’accéder à la requête des Nations unies lui demandant d’accueillir dans ses prisons l’ancien président libérien, s’il est reconnu coupable.
Le ministre danois des Affaires étrangères, Per Stig Moeller, a déclaré que son pays, qui a déjà accepté les condamnés du Tribunal pénal pour la Yougoslavie, « ne pouvait se disperser et abriter les condamnés de tous les tribunaux ». Ce refus, qui intervient après celui de l’Autriche et de la Suède, repose également sur un vide juridique. Si le TSSL peut virtuellement siéger dans tout pays adhérant à la Charte des Nations unies, rien n’a été clairement prévu quant au sort des condamnés. Les prisonniers du Tribunal pénal international pour le Rwanda ou celui de l’ex-Yougoslavie qui se trouvent actuellement hors de leurs pays d’origine le sont pour des raisons objectives : prisons surpeuplées au Rwanda ou éclatement de la Yougoslavie. La Sierra Leone ne se trouve dans aucun de ces cas. Mais la présence de Taylor dans une de ses prisons présente un risque de déstabilisation pour la sous-région. Est-ce que ce sera une raison suffisante pour créer une jurisprudence et autoriser qu’il purge sa peine ailleurs ?
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