Cent mille espions !

Publié le 30 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

Ceux d’entre nous qui connaissent l’Histoire savent que la plus grande puissance du moment ne manque jamais de se doter du service d’espionnage le plus performant : ce fut le cas de la Chine, il y a quelques siècles, et du Royaume-Uni, il y a cent ans.
Superpuissance du moment, les États-Unis se sont mis tout naturellement, et à leur tour, à espionner le reste du monde. Les moyens qu’ils consacrent à cette tâche sont inouïs. Jugez-en par ce qu’en écrit le New York Times :
« L’ensemble des services d’espionnage des États-Unis compte aujourd’hui près de 100 000 agents, qui s’emploient à pénétrer des secrets et à analyser de l’information pour renforcer la protection de la sécurité nationale.
Le total des effectifs relevant des seize agences et départements chargés d’une mission de renseignement était resté secret à ce jour. George Negroponte, directeur national du renseignement, a révélé le chiffre jeudi 20 avril, en qualifiant les agents uvrant dans le renseignement d’Américains patriotes, talentueux et travailleurs.
Cette révélation survient quelques mois seulement après la divulgation, apparemment accidentelle, par un autre responsable du renseignement américain, d’une autre information secrète, à savoir que le budget des services de renseignement des États-Unis s’est élevé au total à 44 milliards de dollars en 2005.
La fonction de Negroponte a été créée l’an dernier pour remettre à niveau les services américains de renseignement après qu’ils eurent connu une série d’échecs, au premier rang desquels ce que le patron du renseignement a appelé le fiasco des armes de destruction massive. »

George Negroponte, le nouveau « grand patron » de cet étrange conglomérat, dont l’Histoire retiendra qu’il n’a rien prévu, ni des évolutions du monde, ni des menaces qui pouvaient peser sur les États-Unis, a révélé (une fois de plus) son ignorance et celle des énormes services qui dépendent de lui :
« Quand pensez-vous que l’Iran pourrait avoir la Bombe, et savez-vous où ils sont en train d’y travailler ? » lui a demandé le magazine Time.
Réponse de Negroponte :
« Selon notre estimation, cela pourrait être au début de la prochaine décennie, entre 2010 et 2015. Mais ce n’est qu’une estimation. Les informations dont nous disposons donnent à penser qu’ils ont sans doute essayé de conceptualiser une adaptation d’un de leurs missiles à une arme nucléaire. C’est une bonne raison de s’inquiéter. Nous savons parfaitement où sont les principales installations, celles qui ont été surveillées par l’Agence internationale de l’énergie : à Ispahan et à Natanz. Y en a-t-il d’autres dont nous ignorons totalement l’existence ? Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas. […]
Nous renforçons notre présence dans des endroits où nous avions laissé les choses s’atrophier après la fin de la guerre froide, par exemple en Amérique latine et en Afrique. »

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Cent mille espions et 44 milliards de dollars pour avouer une incommensurable ignorance
Affligeant.

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