« L’Afrique utilise seulement 4 % de ses ressources en eau ! »

Publié le 30 mars 2008 Lecture : 1 minute.

Mieux vaut tard que jamais, dit le dicton. Cinquante ans après les indépendances, les pays africains semblent avoir enfin pris conscience qu’ils ont un réel problème avec l’eau. « L’eau, c’est la vie. Sans elle, il ne peut y avoir de progrès économique et social significatif », a martelé le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, devant une vaste assemblée de ministres, d’experts, de consultants et de financiers, réunis à Tunis du 26 au 28 mars. Une première sur le continent pour un défi de taille : 350 millions d’Africains n’ont pas accès à l’eau potable et 500 millions à des installations sanitaires. L’eau, souvent impropre, véhicule des maladies et tue plus d’un million d’Africains par an.
Comment réaliser les infrastructures nécessaires ? À quel prix facturer l’eau ? La BAD a déjà multiplié par cinq ses financements (de 70 millions de dollars en 2002 à plus de 350 millions en 2007), mais ce n’est rien par rapport aux immenses besoins du continent. Il est possible, selon Donald Kaberuka, de passer à la vitesse supérieure et de relier quatre Africains sur cinq à un réseau de distribution d’ici à 2015. Car l’Afrique ne manque pas de réserves. Aujourd’hui, elle ne consomme que 4 % des ressources renouvelables, contre 70 % à 90 % sur les autres continents. Ses capacités de stockage sont infimes : moins de 100 m3 en moyenne, contre 3 500 m3 en Europe et 6 000 m3 aux États-Unis. Les autres usages de l’eau sont également déficients : 6 % seulement des terres agricoles bénéficient de l’irrigation, soit 4 millions d’hectares. De même, les chutes d’eau existantes permettraient de produire de l’électricité pour satisfaire la totalité des besoins en énergie. À ce jour, seuls 3 % de ce potentiel est exploité. Co-initiateurs de ce colloque à Tunis, le Conseil des ministres africains de l’eau (Amcow) et la BAD sont désormais mieux armés pour proposer une véritable stratégie lors du premier sommet extraordinaire des chefs d’État africains dédié à l’eau, qui se tiendra, fin juin ou début juillet, à Charm el-Cheikh, en Égypte.

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