Crise alimentaire en vue

Publié le 30 mars 2008 Lecture : 1 minute.

Une agence onusienne, le Programme alimentaire mondial (PAM), tire la sonnette d’alarme : la Mauritanie va être confrontée en 2008 à une « crise alimentaire sérieuse ». Le pays, qui importe 70 % de ses besoins en nourriture, est en effet frappé de plein fouet par la hausse mondiale des prix des céréales. Entre mai 2007 et janvier 2008, le prix du sorgho à Nouakchott a grimpé de 40 %. Et celui du mil de 50 %. Conséquence : le nombre des familles touchées par l’insécurité alimentaire a progressé de 15 % depuis le mois de juillet dernier, souligne une étude réalisée par le PAM et le gouvernement mauritanien (à paraître ce mois-ci).
Dans les dix-sept communes les plus touchées du pays, une personne sur cinq ne mange pas à sa faim. En 2007, déjà, 11,9 % des 3 millions de Mauritaniens souffraient de malnutrition aiguë. Mais l’État est également victime : l’an dernier, il a alloué 3,2 millions de dollars aux réserves nationales de sécurité alimentaire, soit 4 500 tonnes. Mais cette somme ne suffira pas à couvrir les besoins en 2008. Le PAM est dans la même situation : il fait face à un déficit de 6 400 tonnes – soit 6 millions de dollars – pour les cinq mois à venir. D’après lui, le pic de la crise devrait intervenir pendant la période dite « de soudure », entre mai et juillet, juste avant le début des récoltes.
En novembre dernier, des émeutes contre la vie chère avaient éclaté dans l’intérieur du pays. De telles protestations violentes sont rares en Mauritanie. Mais les habitants font le douloureux constat que la démocratie – dont l’avènement a eu lieu, en avril 2007, avec l’élection de Sidi Ould Cheikh Abdallahi (voir pp.70-71) – ne s’accompagne pas nécessairement d’une amélioration du niveau de vie.

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