Bolloré et nous

Publié le 30 mars 2008 Lecture : 2 minutes.

À numéro double, interview hors normes – vingt pages ! – d’un personnage lui-même hors du commun : Vincent Bolloré.
Il y a dix ans ou presque, Jeune Afrique publiait un long entretien avec celui qui était à l’époque le plus énigmatique, le plus audacieux et le plus controversé des capitaines d’industrie français. « Petit prince du cash flow » pour les uns, raider et prédateur pour d’autres, ce Breton séducteur et hyperactif était pour tous et avant tout « Bolloré l’Africain ». Ne réalisait-il pas sur le continent l’essentiel de ses profits ? Une décennie plus tard, alors que le jeune loup des années 1990 est devenu un entrepreneur respectable et influent, à la tête d’un empire de plus de 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, il nous a semblé à la fois utile et passionnant de rendre à nouveau visite à ce grand patron dont la proximité avec Nicolas Sarkozy ne cesse d’intriguer – et de faire couler l’encre des gros titres.
Vincent Bolloré, on le sait, n’accorde pratiquement jamais d’interview de fond. S’il a décidé de faire une exception pour J.A. – et pour Renaud de Rochebrune, avec qui il s’était entretenu dans nos colonnes début 1999 -, c’est sans doute parce qu’il sait ce qu’il doit à un continent sur lequel il a bâti une bonne partie de sa réussite. L’occasion lui était offerte de « renvoyer l’ascenseur » en déclinant à l’envi son afro-optimisme, et sans doute est-ce une bonne chose pour tout le monde si son obstination à accompagner certains pays jusque dans le creux de la vague comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire – lui a permis d’y acquérir des positions quasi-inexpugnables. Reste que l’Afrique, à l’instar de ce qu’elle pèse désormais au sein du groupe Bolloré (20 % de ses activités et de ses résultats) n’est évidemment pas l’unique sujet de ce très long entretien. Il y est beaucoup question de médias, de communication, de voiture électrique et de Sarkozy, un homme avec lequel, on le lira, Vincent Bolloré n’hésite pas à aller jusqu’au bout d’une amitié assumée.
Évidemment, il s’agit là d’une vérité : celle de Vincent Bolloré. Certains aspects en seront critiqués et il y a fort à parier que ce qu’il dit – ou plus exactement, ce dont il se défend – à propos des rapports entre son groupe, le locataire actuel de l’Élysée et les chefs d’État africains, ne convaincra pas les plus sourcilleux de ses détracteurs. Chacun pourtant, journaliste, investisseur, diplomate, économiste, homme politique ou simple lecteur, devrait trouver dans cette interview long-courrier une bonne dose de grain à moudre. Et c’est bien l’essentiel.

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