Choc médiatique à Alger

Publié le 30 janvier 2005 Lecture : 1 minute.

Pour avoir voulu choquer, ils ont vraiment choqué. Les journalistes du quotidien arabophone Djazaïr News ne reviennent pas encore de leur coup médiatique du 21 janvier. Ce jour-là, le journal a consacré sa une aux exactions commises par les soldats britanniques contre des prisonniers irakiens (voir J.A.I. n° 2298). Deux photos illustrent
l’évènement: à gauche, deux Irakiens simulant une sodomie, à droite, un prisonnier mimant une fellation. Le jour du bouclage, le choix de ces images suscite un débat au sein de la rédaction : faut-il ou non les publier ? Dans un pays musulman, il y a effectivement un risque que le lecteur soit heurté par tant d’audace. Pis, cela pourrait valoir des menaces
du côté des islamistes, forcément très sourcilleux vis-à-vis de la morale.
Mais, comme Djazaïr News cultive un certain goût pour la provocation, le débat est tranché. Les photos seront publiées, mais avec un commentaire d’explication : « La vérité est au-dessus de toute considération et au-dessus du pouvoir d’autosurveillance, même si cette vérité est dans un dénuement total », écrit le directeur.

Oui, mais, du coup, le standard a été assailli par les appels des lecteurs scandalisés, non par les abus commis par les soldats de Sa Majesté, mais par le fait qu’un journal d’un
pays « arabo-musulman » publie des photos de sodomie et de fellation. Certains kiosquiers auraient même refusé de distribuer le journal et des lecteurs auraient décidé de se désabonner. Tewfik Sissani, rédacteur en chef, assume ce choix: « Nous savions que les photos allaient choquer. Justement, c’est fait dans ce but », dit-il. Plutôt zen, les responsables du journal veulent maintenant ouvrir un débat avec les lecteurs: pour ou
contre la publication de ce genre d’images.

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