BAD : après Kabbaj, qui ?

Publié le 30 janvier 2005 Lecture : 2 minutes.

Cinq candidats sont déjà sur les rangs dans la course à la succession du Marocain Omar Kabbaj à la tête de la Banque africaine de développement (BAD). Il s’agit de Olabisi O. Ogunjobi (Nigeria), Théodore Nkodo (Cameroun), Casimir Oye Mba (Gabon), Simba Makoni (Zimbabwe) et Kingsley Y. Amoako (Ghana). Les quatre premiers ont déposé officiellement leur candidature. Le cinquième, Amoako, devra le faire au plus tard le 31 janvier, à 17 heures, heure de Tunis, dernier délai. D’ici là, d’autres candidatures ne sont pas à exclure.
Ogunjobi, vice-président de la BAD chargé de la microfinance et des opérations de la Banque en Afrique centrale et occidentale, dispose de plusieurs atouts : le « poids électoral » de son pays (9 % des droits de vote), le soutien actif du président Olusegun Obasanjo, le parrainage de quatre pays (Sénégal, Bénin, Sierra Leone et Gambie) et, enfin, la tenue de l’élection au Nigeria même, à Abuja.
Théodore Nkodo, également vice-président de la BAD chargé des opérations en Afrique du Nord, de l’Est et australe, a effectué une bonne partie de sa carrière au sein de la Banque mondiale.
Casimir Oye Mba, ministre gabonais de la Planification et de la Programmation du développement, ancien Premier ministre et ancien président de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), a obtenu le parrainage du Maroc (3 % des droits de vote).
Simba Makoni, ancien ministre zimbabwéen des Finances, est parrainé par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), dont il a été le secrétaire général, et soutenu par l’Afrique du Sud (4 % des droits de vote). Il a contre lui les actionnaires occidentaux, hostiles à la politique du président Robert Mugabe.
Kingsley Y. Amoako, secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) depuis 1995, dispose du parrainage du Kenya.
Un Comité directeur formé de 9 membres (6 Africains et 3 non-Africains) arrêtera la liste définitive des candidats (après vérification juridique) le 11 février. Dès le lendemain, Ogunjobi et Nkodo devront démissionner ou quitter la BAD (congés sans solde). Le nouveau président sera élu par le Conseil des gouverneurs lors des assemblées annuelles du groupe, les 18 et 19 mai, à Abuja.
« Le jeu est ouvert, aucun candidat n’émerge du lot », estime un administrateur non africain de la Banque. Au regard des parrainages, les habituels regroupements sous-régionaux ou linguistiques ont éclaté. Ce qui va compter le plus dans cette course, c’est la compétence des candidats et… l’efficacité de leur campagne. Pour être élu, un candidat devra recueillir la majorité des voix africaines (60 % des droits de vote) et la majorité des voix totales (africaines et non africaines). L’attitude des vingt-quatre États actionnaires non africains (40 % des droits de vote), dont l’influence sur le marché des capitaux est importante, sera décisive.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires