Agiter avant de servir

Publié le 30 janvier 2005 Lecture : 2 minutes.

C’est Abdou Diouf, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, qui l’avait dit en ouvrant, le 19 janvier 2004, la première session du Haut Conseil désormais placé auprès de lui : il faut qu’un « collège d’agitateurs d’idées » alimente la réflexion stratégique de la Francophonie. Un an et une semaine plus tard, à la clôture de la deuxième session du HCF organisée à Paris au centre de conférences du ministère des Affaires étrangères, on peut sans doute considérer que cet objectif a été atteint.
Les travaux dirigés par Boutros Boutros-Ghali ont eu, cette année, comme thème central la démocratie, ce qui marque la volonté des francophones de déborder les questions strictement linguistiques pour explorer les parages, les actions et les effets de la diversité culturelle, alors que la convention chargée de promouvoir celle-ci est en cours d’élaboration à l’Unesco.

Autour de la table, la trentaine des membres du Haut Conseil (où les femmes se comptent, hélas ! sur les doigts d’une seule main) : le cinéaste burkinabè Idrissa Ouédraogo au côté du roi du Cambodge, Jacques Chancel interrogeant pour lui seul, cette fois, l’ancien directeur du FMI Michel Camdessus, l’écrivain et éditeur Denis Tillinac, proche de Jacques Chirac, soudain complice du très mitterrandiste Erik Orsenna, Paulin Hountondji, ancien ministre béninois de la Culture, côtoyant Alpha Oumar Konaré et le président du Conseil constitutionnel algérien, sans oublier des alliés venus de « l’autre camp » comme l’anglophone Mary Robinson (ancienne présidente de la république d’Irlande) ou Keith Spicer, directeur de l’Institut des médias aux Nations unies. Bref, des personnalités indépendantes, conformément au voeu de leur président, composant une famille internationale ici rassemblée par une commune idée de paix, de justice et d’équité, un concentré d’humanisme cosmopolite appelé à se diffuser dans un espace en expansion, comme le casting d’une représentation qui se fait applaudir chaque année par des millions de citoyens supplémentaires sur la planète.

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Pour y parvenir plus vite, le Haut Conseil, une fois réalisée la tâche qui est la sienne dans l’élaboration des politiques francophones communes, devra s’attacher à convaincre la jeunesse, trop souvent absente d’instances aussi solennelles. C’est elle qu’il va falloir séduire en lui proposant dans sa langue l’espoir concret d’un monde solidaire, pacifié, plus respectueux des droits de l’homme et de la nature, bref, de ce monde meilleur dont il s’agit de construire l’avenir avec elle. Et pour elle.

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