Priorité au rail

Le plan de relance 2005-2009 fait la part belle aux transports ferrés.

Publié le 29 octobre 2006 Lecture : 3 minutes.

La première ligne du métro d’Alger opérationnelle en 2008, un tramway mis en service à Oran, à Constantine et à Alger d’ici à 2009, des trains rapides qui circuleront dans les banlieues de la capitale dans moins de deux ans… À l’instar des projets de grande envergure lancés dans le cadre du plan de soutien à la croissance 2005-2009, le secteur des transports terrestres est en plein développement.
Boycotté par les voyageurs en raison de son manque de confort et de sécurité, victime du vieillissement du réseau et de l’obsolescence du matériel (certaines locomotives datent de 1976), le transport ferroviaire est loin d’être performant. Parce que ce secteur nécessite d’être modernisé, parce que les responsables de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF) ambitionnent de transporter quelque 80 millions de voyageurs par an dans les trois prochaines années, les autorités ont donc décidé de mettre le paquet. Pas moins de 500 milliards de DA (5,5 milliards d’euros) ont été dégagés par l’État pour la rénovation du rail, qu’il s’agisse de la réhabilitation des anciennes lignes ferroviaires ou de la réalisation de nouvelles voies. Depuis plus de deux ans, les chantiers se multiplient aux quatre coins du pays.
En juillet 2006, la SNTF avait signé un contrat avec le français Alcatel pour l’installation d’équipements de signalisation et de télécommunication pour un tronçon de 160 kilomètres reliant Aïn Touta à M’sila (à 350 km au sud-est d’Alger). Ce système de signalisation sécurisé ou GSMR (Global System for Mobile Communications Rail), identique à celui que possède la SNCF, comportera des postes d’aiguillage informatisés à commandes centralisées grâce à un réseau de fibre optique. Alcatel a également été retenu pour l’équipement de la ligne reliant Tizi-Ouzou à Oued Aïssi (14 km) pour un montant de 800 millions de DA (environ 8,7 millions d’euros). Denis Laroche, vice-président business operations d’Alcatel ne cache pas l’ambition de son groupe : être le principal fournisseur de la SNTF en matière de signalisation et d’équipements de télécommunication.
Mais Alcatel n’est pas le seul opérateur étranger à vouloir faire des affaires en Algérie. En juin 2005 déjà, le groupe Alstom a conclu un contrat avec la SNTF pour l’électrification du réseau ferroviaire de la banlieue algéroise. Mais le projet le plus important est certainement celui de l’électrification du réseau de la banlieue algéroise, dont la capacité est de 22 millions de voyageurs par an. D’un coût de 88 millions d’euros, l’accord porte donc sur l’électrification des lignes Alger-El Harrach sur 10 km, El Harrach-Thénia sur 43 km ainsi qu’El Harrach-El Afroun sur 58 km. Une fois les travaux achevés, les locomotives diesels seront définitivement remplacées par des motrices électriques. De nouvelles lignes à l’exemple de celle qui reliera Annaba, dans l’est de l’Algérie, à Tabarka, dans l’ouest de Tunisie, Bechar à Tindouf, dans le sud-ouest du pays, et Djelfa à Hassi Messaoud, en passant par Laghouat, Ghardaïa et Ouargla, dans le Sud, devraient être lancées dans les mois à venir.
De report en report, le projet de la construction d’un métro à Alger a longtemps suscité l’incrédulité. Entamée en 1983, sa réalisation a connu des fortunes diverses avant d’être carrément abandonnée à la fin des années 1980 faute de financement et pour cause d’insécurité. Aujourd’hui, alors que le pays a retrouvé la stabilité et que les caisses de l’État sont renflouées, la première ligne sera mise en circulation en juillet 2008. Confiés à un consortium d’entreprises européennes (les français Vinci et Siemens Transportation France ainsi que l’espagnol CAF), les travaux avancent à grands pas. Plus de 2 000 personnes travaillent vingt-quatre heures sur vingt-quatre afin de respecter les délais de livraison. Au début octobre, le gouvernement espagnol a approuvé l’octroi à l’Algérie d’un crédit de 60 millions d’euros au titre du Fonds d’aide au développement (FAD) destiné à financer la fourniture de quatorze rames pour le métro d’Alger. Dans moins de trois ans, les Algérois pourront donc bénéficier d’un moyen de transport moderne. Et dire adieu aux attentes interminables devant les arrêts de bus et les stations de taxis. Quant aux automobilistes, de plus en plus exaspérés par les embouteillages qui engorgent les artères d’Alger la Blanche, ils auront moins de raison de râler.

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