La bonne gouvernance a son prix

Publié le 29 octobre 2006 Lecture : 1 minute.

Les chefs d’État subsahariens ont désormais une excellente raison de ne plus s’accrocher au pouvoir : après leur départ, ils pourront briguer le prix Mo Ibrahim, doté d’une bourse annuelle de 500 000 dollars pendant dix ans, puis de 200 000 dollars jusqu’à la fin de leurs jours. Une somme environ cinq fois supérieure au montant d’un prix Nobel (1,4 million de dollars) !
Mo Ibrahim, le fondateur du groupe panafricain de télécoms Celtel, met quand même deux conditions à l’attribution et au maintien de ce capital-retraite d’un nouveau genre. Le lauréat doit avoir démocratiquement quitté ses fonctions et, surtout, s’être distingué pour « la qualité de son action politique ». Pour l’évaluer, un jury s’appuiera sur un indice établi annuellement sous l’autorité du Pr Robert Rotberg, de l’université Harvard, en fonction des évolutions constatées dans cinquante domaines, comme l’économie, la santé, la sécurité, l’environnement des affaires ou l’indépendance de la justice.
« À la longue, le pouvoir corrompt souvent celui qui l’exerce, nous expliquait Mo Ibrahim, à la veille du lancement officiel, le 26 octobre, à Londres, de sa Fondation pour la bonne gouvernance en Afrique subsaharienne. Et comme rien n’est prévu pour assurer un certain confort, après, je peux comprendre qu’ils ne soient pas pressés d’y renoncer. C’est cela que je veux changer. Radicalement. » Né au Soudan il y a soixante ans, Mo Ibrahim avait empoché en 2005 une forte plus-value sur la revente de ses actions après la prise de contrôle de Celtel par le groupe koweïtien MTC (montant de la transaction : 3,4 milliards de dollars). Le Sunday Times estime ses avoirs à 625 millions de dollars et le place au 183e rang des plus grandes fortunes du Royaume-Uni. En août, il avait évoqué dans Jeune Afrique (n° 2379) sa volonté de consacrer une partie de cet argent à la promotion de la bonne gouvernance sur le continent. C’est maintenant chose faite et pour longtemps : « La fondation a de quoi vivre pendant trente-cinq ans », estime son fondateur.

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