Chine-Afrique : acte III

Publié le 29 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

Partenariat économique, appui aux projets de développement, relations diplomatiques La coopération sino-africaine s’est fortement accrue à la fin des années 1990. Une politique décidée et conduite par le Parti communiste chinois, et dont le premier instrument a été mis en place en 2000, le Forum sino-africain, une rencontre ministérielle triennale, reconduite en 2003. Prochaine édition : les 4 et 5 novembre 2006, à Pékin. Signe de l’accélération du processus et de l’importance que revêt ce partenariat aux yeux des autorités chinoises, ce sont désormais 44 chefs d’État et chefs de gouvernement sur les 48 pays du continent entretenant des relations diplomatiques avec la Chine (5 reconnaissent l’indépendance de Taiwan : Burkina, Malawi, Swaziland, São Tomé et Gambie) qui assisteront à la conférence, et non plus leurs ministres.
En une décennie, la Chine est devenue un partenaire de premier plan pour l’Afrique, au grand dam des Européens et des Américains. Le continent représente pour Pékin un triple enjeu. D’abord, il s’agit de sécuriser de manière durable l’approvisionnement en matières premières, moteur de la croissance chinoise. Ce qui explique que Pékin investit dans des champs pétroliers jugés peu rentables par les majors occidentales, comme au Soudan, par exemple. Il n’est pas question de rentabilité immédiate, mais de garantir l’avenir. Ensuite, l’Afrique constitue un nouveau marché pour les entreprises chinoises, un marché vital pour la poursuite de la croissance. Enfin, cette politique permet également d’obtenir des appuis diplomatiques non négligeables au sein des instances internationales, contribuant ainsi à asseoir le rang international de Pékin. Et toujours utiles quand il s’agira, lors de la réforme des Nations unies, d’empêcher le voisin japonais d’obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité
Dans leur conquête du marché africain, les Chinois jouissent d’un avantage par rapport à leurs concurrents occidentaux : leur politique de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays du continent. Ainsi, les Chinois constituent parfois une importante planche de salut pour les régimes en délicatesse avec les critères – économiques ou politiques – de « bonne gouvernance ». En outre, les Chinois jouent volontiers sur une relation win/win (« gagnant/gagnant ») avec leurs partenaires africains et sur le fait qu’ils ne sont pas d’ex-colonisateurs Une stratégie dénoncée par l’Europe et les États-Unis. « Nous ne luttons pas avec les mêmes armes », explique un diplomate européen en poste à Pékin. Business is business

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