Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 29 juillet 2007 Lecture : 5 minutes.

Machine à gagner
– Contrairement à ce que vous écrivez (J.A. n° 2427), le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) n’a pas été créé en 1986 mais le 24 mars 1985 à l’issue du dernier congrès de l’Union nationale camerounaise (UNC). Par ailleurs, vous qualifiez le RDPC de « machine à gagner ». Cette probable allusion aux tripatouillages des résultats des élections dont sont souvent accusées les autorités administratives peut paraître vraie si l’on jette un regard global sur les résultats des élections législatives du 30 juin 2002 où le RDPC a obtenu 149 députés sur 180. Mais dans la circonscription électorale du Ngoketunja sud (dans le Nord-Ouest), qui compte 20 députés, que ce soit en 1997 ou en 2002, le RDPC n’y a obtenu qu’un seul député. Un sur vingt ! Est-ce là le bon score d’une « machine à gagner » ?
Didier Ngono, ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Yaoundé, Cameroun

Réponse
Selon le dictionnaire Robert, « machine à », au sens figuré, signifie : « ce qui est considéré comme ayant pour fonction unique ou essentielle de (faire, produire quelque chose) ». En conséquence, je vous laisse seul responsable de vos déductions péjoratives.
G.D.

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Kamerhe a mis le feu aux poudres
– L’interview de Vital Kamerhe (J.A. n° 2426) décrit un personnage intelligent, sage et ambitieux. Mais personne ne doit oublier les méthodes de propagande politique qui ont été employées. Tous les coups étaient permis. Aujourd’hui, la RDC doit gérer les effets néfastes des discours de Vital Kamerhe. Le président de l’Assemblée est parmi les personnes qui sont à la base du conflit dans la partie orientale du pays, dont il se déclare originaire. Par ses discours discriminatoires, il a soulevé une partie des Congolais contre la population d’expression rwandaise et contre tous ceux qui ont la morphologie tutsie. Pour moi, Kamerhe n’est pas un homme d’État sur lequel la RDC peut compter pour relever les défis de la mondialisation et de l’unité africaine. Ses ambitions, aussi légitimes soient-elles, isoleraient la RDC et constitueraient un obstacle au développement de la région.
Raymond Gakuba, courriel

Et les Antilles ?
– C’est un plaisir pour moi de vous retrouver chaque semaine. Vos articles sont clairs, complets et diversifiés. Une seule chose me désole. Je suis une jeune francilienne de 27 ans, originaire de la Martinique. Ma passion pour la culture et la politique africaines est née de mon premier voyage au Congo. Je sais que, géographiquement, les Antilles françaises ne font pas partie de l’Afrique. Néanmoins, notre douloureux passé nous rappelle notre attachement à ce continent. Vous ne parlez pas de l’actualité politique, économique et culturelle des Dom-Tom Les Antilles sont toujours à part, ni françaises ni africaines.
Katia Bertrand, Ile-de-France, France

Bohringer intéressant
– L’interview de Richard Bohringer (J.A. n° 2426) m’a beaucoup intéressé. J’y ai découvert un homme entier et très sincère. Je dois vous avouer que j’avais beaucoup de préjugés sur lui. Son discours sur les chaînes françaises m’a souvent gêné, car je ne comprenais pas son but. J’ai même parfois douté de sa sincérité. Mais il est certain que c’est quelqu’un de bon. Monsieur Bohringer, bravo de vous intéresser à notre Afrique, à votre Afrique.
Tidiane Sall, Sénégal

et touchant
– Loin des guerres, des conflits et des luttes de pouvoir, nous voilà transportés au pays de la Térenga avec le magicien de l’écran et de la scène Bohringer. Son interview m’a touché et c’est assez rare aujourd’hui d’être ému dans ce drôle de monde. Lecteur assidu du journal, je suis parfois déçu de voir qu’un seul aspect des choses est montré, notamment avec le Sénégal, qui est présenté comme le grand pays avec des chantiers pharaoniques Même si, comme l’a dit très justement Richard Bohringer, tout n’est pas rose et que des inégalités considérables persistent, c’est aussi un pays qui présente de grands espoirs.
Ibrahima Bâ, Sénégal

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Mosaïques tunisiennes
– Fidèle lecteur du magazine Jeune Afrique depuis vingt-cinq ans, j’ai apprécié le dossier sur la Tunisie « L’appel au large » (J.A. n° 2427), en particulier l’article sur les mosaïques romaines. La Tunisie en recèle plus de 36 000, un vrai réservoir de cet art pictural ! En 1993, lorsque j’étais étudiant à l’université de Dijon, j’ai consacré mon mémoire à cette question. Les mosaïques romaines et préromaines de Tunisie méritent plus que deux pages, elles ont besoin d’un vrai dossier.
Abdel Karim Chankou, France

Réponse
Merci pour votre suggestion. Nous reviendrons, le moment venu, sur le sujet.

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Le Maghreb, obstacle à l’UA
– Il est impossible d’avoir une UA, comme il était impossible d’avoir une OUA, à cause du Maghreb. Les pays du Maghreb sont « africains » lorsque cela les arrange. Sinon, ils disent appartenir à la Ligue arabe. Tant qu’ils feront semblant de faire partie de l’Afrique et que les Africains feront semblant d’accepter, rien ne marchera. Malgré toute la bonne volonté d’Alpha Oumar Konaré.
Pap Sarr, Paris, France

Édition : qui décide ?
– Les livres de Salman Rushdie, d’Oriana Fallaci, de Michel Houellebecq et autres islamophobes ont eu droit aux grandes maisons d’édition et sont commercialisés dans les plus grandes librairies de France. Le livre d’Israël Shahak, lui, n’a eu droit qu’à une maison d’édition marginale, La Vieille Taupe, et n’a été commercialisé que dans la Librairie du savoir, un magasin aux dimensions minuscules, tenu par un réfugié politique roumain. Dans son livre Histoire juive, religion juive, le poids de trois millénaires, Israël Shahak n’est pas tendre avec la religion juive, qu’il considère comme « inhumaine ». Il en est de même du livre de Norman G. Finkelstein L’Industrie de l’Holocauste (publié par La Fabrique). Je pose une question : qui en France décide du choix des maisons d’édition et des librairies où sont commercialisés les livres ?
Abdelhamid El-Ghali, Tunis, Tunisie
Réponse
C’est le marché qui décide. Qu’ils appartiennent ou non à des grands groupes, les éditeurs n’ont pas de ligne éditoriale précise. Comme les libraires, ce sont avant tout des entrepreneurs et leurs choix sont commandés essentiellement par des motivations commerciales. Sont donc distribués à une large échelle les ouvrages qui, a priori, vont dans le sens des attentes du public
D.M.

D’abord la dernière page
– Je commence toujours la lecture de J.A. (et aussi d’autres journaux) par la dernière page. J’y apprécie les articles, courts et bien frappés, surtout avec les signatures de Zyad Limam et de Coumba Diop. Chez le premier, j’apprécie son regard avisé sur l’actualité, alliant le bon sens et la profondeur. Qu’il continue à nous aider à réfléchir sainement et utilement sur notre monde bouleversé. Merci. De Coumbe Diop, je goûte la féminité franche, souriante et pleine d’humour. Je lui souhaite une maternité heureuse et reposante, en regrettant pour nos lecteurs son absence inévitable. Que la cigogne lui apporte une descendance bien colorée, en espérant que sa prochaine photo soit accompagnée du beau petit ou de la belle petite. Mais qu’elle nous revienne vite.
Gérard Guitton, Orsay, France

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