Saïda Sassi n’est plus

Publié le 29 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

Confidente de l’ancien président tunisien Habib Bourguiba, dont elle était la nièce, Saïda Sassi s’est éteinte le 25 juillet, victime de la maladie d’Alzheimer. Elle avait 86 ans.
Orpheline de père à 6 ans, elle fut l’une des pionnières de la lutte pour l’indépendance et pour l’émancipation des femmes. Devenue la « première dame bis » après l’instauration de la République, elle fit la pluie et le beau temps au Palais présidentiel durant les trente ans de règne du « Combattant suprême ». Mais les courtisans d’hier brillaient par leur absence lors de ses obsèques au cimetière du Jellaz, où seules quelques dizaines de personnes, parents ou amis de sa famille, lui ont rendu un dernier hommage. Il est vrai qu’on lui prête un rôle controversé dans les intrigues de palais qui ont marqué la fin du règne de Bourguiba. En 1987, celui-ci sera écarté pour sénilité par son Premier ministre, Zine el-Abidine Ben Ali
La montée en puissance de cette femme peu instruite (elle n’avait qu’un certificat d’études) avait commencé en 1956, lorsque Bourguiba, qui l’avait élevée, lui demanda, ainsi qu’à son mari, d’habiter au Palais présidentiel. Chaque soir pendant plus de trente ans, elle dormit au pied de son lit pour veiller sur son sommeil.
Wassila Ben Ammar, la deuxième épouse du chef de l’État, qui disposait de ses propres appartements, avait fini par s’irriter de son intrusion dans les affaires politiques. Plus tard, Saïda confiera à ses enfants : « Je ne faisais pas de la politique, mais je disais tout à mon oncle. » Entre les deux dames de Bourguiba, la rivalité feutrée durera jusqu’à la répudiation de Wassila, en 1986.
Lorsque, l’année suivante, Bourguiba quitta le pouvoir, Saïda continua à veiller sur lui pendant quelques mois, dans sa résidence d’État au Mornag, près de Tunis. Mais elle ne le suivit pas lorsqu’il fut transféré dans sa ville natale de Monastir, où elle ne lui rendit plus que de rares visites. En 1988, elle quitta la Tunisie pour s’installer à Paris. Sept ans plus tard, lors de l’apparition des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer, elle rentra au pays. Pour y finir ses jours entourée de ses souvenirs.

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