Et chez les anglophones ?

Publié le 29 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

La faible mobilisation, voire la défection, semble également s’emparer des électeurs des États anglophones, particulièrement lors des législatives, comme le montrent les 41 % de participation à celles de janvier dernier en Gambie. Un taux qui fut cependant plus élevé (58,58 %) pour la réélection du président Yahya Jammeh en septembre 2006. D’un pays à l’autre, les tendances et les résultats divergent en fonction de l’importance de la consultation. Une élection synonyme de transition politique sera davantage suivie, comme ont pu en témoigner le Liberia et la Sierra Leone.
Première femme africaine élue chef de l’État, Ellen Johnson-Sirleaf a été désignée à ce poste avec 59,3 % de participation au second tour de la présidentielle de novembre 2005, contre 75 % lors du premier. Malgré la violence qui menace chaque consultation, les Sierra-Léonais, qui se rendront à nouveau aux urnes au mois d’août prochain, font également preuve d’assiduité. Plus de 60 % s’étaient déplacés lors des élections présidentielle et législatives de mars 1996, les premières de ce type depuis 1967. Ils étaient 77,98 % pour celles de mai 2002, qui ont vu la réélection d’Ahmad Tejan Kabbah.
Inversement, les Kényans ne se sont pas sentis concernés par la fin de l’ère Daniel arap Moi : seulement 49 % des électeurs ont participé au vote qui, en décembre 2002, a permis de désigner Mwai Kibaki. Transition tout aussi terne au Mozambique, où le successeur de Joaquim Chissano, Armando Guebuza, n’a été élu qu’avec un taux de participation de 36,4 %.
Au-delà de l’enjeu, les électeurs se déterminent également en fonction de critères objectifs et souvent dissuasifs (pressions, peur des représailles, problèmes d’organisation, etc.). Alors que les élections au Nigeria se déroulent rarement dans la sérénité, la présidentielle d’avril 2007 – la première à réaliser une alternance entre civils – n’a pas déplacé les foules. Seuls 58 % des électeurs ont jugé bon de se rendre aux urnes, qui ont finalement placé Umaru Yar’Adua à la tête du pays. Pis, la première désignation d’un locataire civil au palais d’Aso Rock, en l’occurrence Olusegun Obasanjo en 1999, n’avait mobilisé que 52 % des Nigérians en âge de voter. Un niveau qui remontera à 69 % en 2003.
Quand le vote n’est pas obligatoire, de nombreux électeurs ressentent de moins en moins l’envie, et l’intérêt, de s’y plier. Et prennent ainsi le risque de fragiliser davantage leurs jeunes démocraties. Comme en Zambie, en 1996, lorsque le président sortant, Frederick Chiluba, n’avait alors mobilisé que 20 % d’électeurs.

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