Nom d’un chien !

Publié le 29 mai 2005 Lecture : 2 minutes.

Que les amis des bêtes se rassurent : je n’ai rien contre les chiens. Mais lorsque j’ai appris qu’une entreprise australienne commercialisait une eau en bouteille pour ces quadrupèdes, j’ai failli me liquéfier d’indignation.
Une eau vitaminée et aromatisée au boeuf ou au poulet, et puis quoi encore ? Comme si ce nabab sur pattes n’était pas déjà assez brossé dans le sens du poil ! Je ne veux pas me faire chienne, mais, dans certains endroits de la planète, l’ami de l’homme vit souvent beaucoup mieux que ce dernier. Il suffit d’effectuer un tour d’horizon pour se rendre compte que les gâteries pour races canines poussent comme du chiendent. Jugez plutôt. Le Japon est une niche en la matière, que dis-je, plutôt un cratère truffé de trouvailles plus ruineuses que judicieuses. Dans ce paradis pour animaux de compagnie, le cabot ne trottine-t-il pas dans un gilet élégamment coupé en arborant un collier griffé ? Et je ne parle pas des sources thermales pour chiens, des restaurants et des salons de beauté qui proposent massages ou masques de beauté à l’argile.
Jusqu’où donc ira-t-on ? Inutile de glapir de rage, vous n’êtes pas encore au bout de vos surprises. Avez-vous entendu parler du chien VIP ? Ce spécimen très répandu en France y bénéficie d’un traitement princier. Vous voulez que votre toutou aille seul faire du lèche-vitrines sur les Champs-Élysées ? Rien de plus simple, il suffit d’appeler la société « Taxi canine » : elle se chargera de le convoyer où bon vous semblera. Et le bougre n’a même pas besoin de se targuer d’un pedigree ni de montrer patte blanche. Les bâtards sont eux aussi admis à bord.

Si son bipède de maître lui trouve l’oeil moins vif et la queue en panne de frétillements, il peut lui prendre rendez-vous chez un psy pour chiens. Et si les antidépresseurs n’agissent pas, on pourra toujours l’emmener se prélasser en Provence dans une pension adaptée à ses besoins, « un petit paradis canin et campagnard » où il pourra batifoler dans sa chambre particulière.
Franchement, tout cela me met en rage. Il m’en vient des envies de mordre le premier roquet qui passe ou de lui donner un bon coup de pied dans l’arrière-train. Car de savoir qu’en France ces sacs à puces sont mieux considérés que certaines franges de la population me fait tiquer. Au lieu d’inventer des trucs pour leur dérider le museau, on ferait mieux d’inventer un machin pour apprendre aux 8,5 millions de chiens français à vider leurs entrailles ailleurs que sur les trottoirs. Voilà qui m’enlèverait une épine du pied, ou plutôt une déjection canine de la chaussure ! Bien que quelques mairies du pays consacrent 50 000 euros annuels à l’installation de « canisites » (toilettes pour chiens) et à des stages pour inciter nos amies les bêtes à les utiliser, le succès de l’opération est loin d’être garanti. On a du mal à faire comprendre aux clébards que les « canisites », c’est pas fait pour les chiens ! Crotte alors !

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