Initiative sénégalaise

Publié le 29 mai 2005 Lecture : 2 minutes.

C’est sans nul doute un nouveau progrès en Afrique en matière d’accès aux soins des personnes frappées par l’épidémie du sida. Le Premier ministre du Sénégal, Macky Sall, a inauguré, le 27 mai, à Dakar, un Centre régional de recherches et de formation sur la prise en charge de la maladie. Implantée au coeur du Centre hospitalier national universitaire (CHNU) de Fann, cette nouvelle structure a été financée conjointement par le Conseil national sénégalais de lutte contre le sida (CNLS, 46 millions de F CFA), l’Union européenne (98 millions de F CFA), mais aussi par deux organismes français : l’Agence nationale de recherches sur le sida (ANRS) et l’Institut de recherche pour le développement (IRD). À noter enfin l’apport financier de la Fondation internationale Léon-Mba (du nom du premier président du Gabon) et de l’Institut de médecine et d’épidémiologie appliquée (Imea).
Le Centre devrait permettre, selon Macky Sall, de renforcer le potentiel de recherche au Sénégal afin de faciliter l’accès au traitement pour le plus grand nombre. Quant au docteur Ibra Ndoye, secrétaire général du CNLS, il a souligné l’importance des études épidémiologiques et des essais thérapeutiques qui seront menés grâce à cet investissement. Car, malheureusement, le Sénégal ne fait pas exception.
Confronté à l’épidémie du sida dès le milieu des années 1980, le pays compte officiellement 80 000 séropositifs, et ce malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation. L’utilisation du préservatif a progressé ; les comportements à risque ont diminué ; la prévention est devenue une priorité ; et une véritable prise de conscience est perceptible au sein de la population. Il n’empêche, on dénombre actuellement 12 000 personnes ayant développé la maladie. Seul espoir de vivre le moins mal et le plus longtemps possible avec le virus : les antirétroviraux. Encore faut-il qu’ils soient accessibles.
Devant la lenteur des négociations au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour développer l’industrie du générique, les chercheurs tentent de rendre la trithérapie plus compatible et mieux adaptée au contexte africain. Si, au Sénégal, les antirétroviraux sont déjà gratuits, ce nouveau centre va permettre de mieux cerner les spécificités du virus qui se propage sur le continent. Les travaux vont aussi porter sur une simplification des trithérapies. Outre un confort accru pour le malade, il s’agit, au final, de rendre les soins moins contraignants et plus efficaces.

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