Après Le Lidec, qui ?

Publié le 29 mai 2005 Lecture : 2 minutes.

Gildas Le Lidec, 58 ans, ambassadeur de France à Abidjan depuis 2002, quittera dans deux mois les rives de la lagune Ébrié pour celles de l’océan Pacifique. Nommé ambassadeur au Japon, ce fils d’un administrateur de la France d’outre-mer renoue avec son véritable tropisme : l’Asie, où il a fait l’essentiel de sa carrière de diplomate (de Kinshasa à Abidjan, son itinéraire africain n’aura duré que six ans). Qui succédera à Le Lidec, dont les relations plutôt bonnes avec le président Laurent Gbagbo ont résisté à la grave crise franco-ivoirienne de novembre 2004 ? Pour ce poste difficile, quatre noms circulent avec plus ou moins d’insistance.
Jean-Paul Angelier, 63 ans, tient, en ce moment, la corde. Actuel ambassadeur au Pérou, professionnel et apolitique, il a été consul général à Alger et ambassadeur en Centrafrique sous Ange-Félix Patassé. Mais son expérience est avant tout latino-américaine.
Nicolas Normand, 55 ans, est, lui, ouvertement candidat pour Abidjan. Actuel ambassadeur au Mali, cet ingénieur agronome passé par l’ENA a un profil plus politique. Il fut en effet conseiller des ministres socialistes Roland Dumas et Daniel Vaillant une caractéristique qui ne déplairait pas à Laurent Gbagbo.
Georges Serre, 53 ans, actuel ambassadeur à Kinshasa, est incontestablement le candidat du président ivoirien. Ancien conseiller de Bruno Delaye, le « monsieur Afrique » de François Mitterrand, puis d’Hubert Védrine, il connaît Gbagbo depuis quinze ans et les deux hommes se tutoient. Reste que Serre devra sûrement jouer les prolongations en RD Congo ses relations avec Joseph Kabila sont excellentes jusqu’à l’achèvement du
processus électoral, pas avant 2006.
Jean-Marc Simon, 58 ans, actuel ambassadeur au Gabon, est sans doute celui qui conviendrait le mieux à Jacques Chirac. Gaulliste, spécialiste des crises et des sorties de crises, il n’a pratiquement servi qu’à des postes sensibles (Liban, Iran, Tchad, Centrafrique, Nigeria) et a dirigé les cabinets des ministres de la Coopération Michel Roussin et Bernard Debré. Problème : il n’est en poste à Libreville que depuis deux ans, et Omar Bongo Ondimba n’entend pas le laisser partir.
Pour un poste « à risques » comme l’est la Côte d’Ivoire, le choix d’un ambassadeur de France est le fruit obligé d’un consensus entre Paris et Abidjan d’où la position de favori d’Angelier, dont le profil apparaît comme le plus neutre. Rien n’est cependant acquis tant que le décret de nomination ne sera pas passé en Conseil des ministres, à l’Élysée, et tant que Gbagbo n’aura pas donné son agrément.

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