Amadou et Mariam

Auteurs, compositeurs, interprètes

Publié le 29 mai 2005 Lecture : 3 minutes.

Adulés au pays, chouchoutés par le public français, Amadou et Mariam, le couple de chanteurs aveugles du Mali, sont les stars du moment de la musique africaine. Début mars, leur dernier album, Dimanche à Bamako, a été récompensé par une Victoire de la musique française. Produit et réalisé avec Manu Chao, le disque fait un tabac (plus de 100 000 exemplaires vendus), et l’agenda du couple est comble, avec une trentaine de concerts programmés d’ici à la fin de l’été en France, en Italie, en Allemagne, en Espagne, au Portugal, au Canada et aux États-Unis.

Ce succès international a commencé en 1998 avec le titre « Mon amour, ma chérie », joué en boucle sur toutes les radios françaises. Leurs chansons à l’enthousiasme communicatif et au message positif, prônant « la paix, la solidarité et la tolérance » comme ils le décrivent, la guitare d’Amadou et la voix de Mariam ont immédiatement conquis des dizaines de milliers de fans.
Mais cela fait plus de trente ans que le couple forme un duo sur scène comme dans la vie. « Nous nous sommes rencontrés à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako, raconte Amadou. Elle aimait la musique, moi aussi. Nous discutions toujours ensemble. » La musique, « on peut dire que c’est un don », expliquent-ils. Petite, Mariam, qui a perdu la vue à l’âge de 5 ans, avait toujours l’oreille collée à la radio de son père. « J’apprenais toutes les chansons par coeur et, à 6 ans, je chantais dans les mariages. » Amadou était encore plus précoce : à 2 ans, il jouait du djembé, à 10 ans de la flûte et de l’harmonica. Puis il se passionne pour la guitare, écoute Jimi Hendrix, Led Zeppelin ou encore Eric Clapton. À 14 ans, avant qu’une cataracte congénitale lui ôte la vue, il intègre son premier orchestre. À partir de 1974, il joue au sein des Ambassadeurs du Motel, une des formations les plus célèbres de l’époque, qui a notamment compté Salif Keïta parmi ses membres. Il donne des concerts en France, en Côte d’Ivoire, au Burkina, en Guinée. À l’Institut des jeunes aveugles, où il est entré en 1975, il crée un orchestre dont Mariam est la chanteuse principale. En 1980, ils se marient et décident d’évoluer en duo. Six ans plus tard, l’absence de studios d’enregistrement au Mali les oblige à s’installer en Côte d’Ivoire où ils réalisent leurs premières cassettes, Volume 1 et Volume 2, sorties en 1989, puis les suivantes. Le succès est immédiat. En 1997 et 1998, ils sont invités aux Transmusicales de Rennes, et leur carrière décolle. Ils enregistrent leur premier CD, Sou ni Tilé. Il sera suivi de trois autres : Tje Ni Mousso, Waati puis Dimanche à Bamako, sorti en octobre 2004.

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La rencontre avec Manu Chao s’est faite « tout naturellement », aux dires de chacun. « J’ai rencontré Amadou et Mariam sur le périph’, en écoutant FIP », raconte pour sa part le chanteur franco-espagnol séduit par « l’humanité » et la « douceur » de leur musique. « J’ai pris une claque. Ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. Pendant des mois, j’ai écouté l’album en boucle à la maison. Je fredonnais dessus, j’inventais des petites mélodies. » Même coup de coeur chez Amadou et Mariam : « On aimait beaucoup « Clandestino », explique Mariam. Par hasard, notre producteur connaissait Manu Chao et a provoqué une rencontre. Tout de suite, ça a marché. On a passé quelques jours en studio, et on a presque tout enregistré. » Depuis les artistes sont devenus amis. Et Manu Chao était à Bamako début mai pour la tenue du premier Festival Paris-Bamako organisé par l’entourage d’Amadou et Mariam, et où l’un des trois enfants du couple, Sam, se produisait avec son groupe Smod… trois jeunes rappeurs dont le talent laisse à penser que l’on entendra de nouveau parler d’eux.

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