L’Afrique, la croissance et l’emploi
Transformer la croissance en emplois viables afin de sortir le continent de l’extrême pauvreté d’ici à 2015 : tel était l’objectif de la 11e réunion régionale africaine du Bureau international du travail (BIT), du 24 au 27 avril en Éthiopie. Mise au point lors du Sommet extraordinaire de l’Union africaine, à Ouagadougou, en septembre 2004, cette initiative s’inscrit dans le cadre onusien des Objectifs du millénaire pour le développement. Partant du constat que l’augmentation du PIB (+ 5,4 % en 2005 et 2006, + 5,9 % attendus en 2007) ne parvient à enrayer ni l’augmentation du taux de chômage (10,3 % en 2006, la moyenne mondiale étant de 6,3 %), ni le nombre des travailleurs pauvres (plus de 63 % de la population active africaine en 2006), l’agence onusienne veut inciter les institutions financières internationales et les gouvernements à revoir leur discours. « Jusqu’à présent, tous n’avaient qu’un mot à la bouche : la croissance. Désormais, la priorité doit être de fournir à chaque Africain un emploi décent pour lui permettre de nourrir sa famille et d’éduquer ses enfants. L’époque où l’on venait sur le continent expliquer les bienfaits des politiques d’ajustement structurel est révolue », indique Juan Somavia, le directeur général du BIT. L’allusion vise à l’évidence la Banque mondiale et le FMI.
Diversification des économies de rente, promotion du secteur privé, développement des infrastructures et de l’intégration économique interrégionale les remèdes sont nombreuses mais pas forcément très faciles à appliquer.
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