À l’affiche
Momo le Doyen,
de Laurent Chevallier
(sorti à Paris le 25 avril)
Le réalisateur, à qui l’on doit notamment un magnifi que documentaire sur une troupe
de cirque acrobatique en Afrique de l’Ouest (Circus Baobab, 2001) et le portrait d’un
« épicier arabe » d’une petite ville française (La vie sans Brahim, 2004), est un cinéaste de l’empathie. Les « héros » de ses fi lms sont des personnages singuliers qu’il sait nous rendre attachants. Et c’est encore le cas avec Momo Wandel Soumah, dit Momo le Doyen, ce grand musicien guinéen qui a su naviguer aux frontières du jazz et de la musique traditionnelle africaine avec un talent remarquable. Un hommage mérité, un peu à la manière du Buena Vista Social Club de Wim Wenders, à un artiste mort trop méconnu hors de son pays en 2003 et qui mérite à coup sûr d’être découvert.
Morituri,
de Okacha Touita
(sorti à Paris le 25 avril)
Les aventures et mésaventures du commissaire Brahim Llob, chargé pendant la guerre civile des années 1990 en Algérie de retrouver la fi lle disparue d’un notable. Une
mission à haut risque mais peu glorieuse que remplit contre sa volonté ce policier intègre mais cynique et désenchanté sinon désespéré. Un polar directement inspiré de l’oeuvre de Yasmina Khadra, qui dresse un portrait incisif de l’Algérie de la fi n du siècle dernier. La réalisation sans imagination ne se hisse pas, hélas, à la hauteur du sujet du fi lm, en fin de compte décevant.
Le Marché de la faim,
de Erwin Wagenhoffer et
Notre Pain quotidien,
de Nikolaus Geyrhalter
(sortis à Paris le 25 avril et le 14 mars)
Deux documentaires chocs, à vous couper l’appétit, sur les méthodes de production et de commercialisation des produits alimentaires courants. Le premier nous montre comment « les poissons ne sont plus faits pour être mangés mais pour être vendus » et pourquoi les tomates produites à la tonne hors sol n’ont plus de goût. Ou comment la mondialisation de l’agrobusiness conduit à la fois à la malnutrition pour la moitié de la planète et à la malbouffe pour l’autre moitié alors même que l’on dispose des moyens de nourrir 12 milliards d’individus sur terre. Le second long-métrage est plus convaincant encore pour démontrer à quel point, s’agissant de l’alimentation, nous sommes entrés dans un univers effrayant et inhumain.
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