La Chine veut voler de ses propres ailes
Construire un avion civil de plus de 200 places à l’horizon 2020, telle est la priorité des priorités du programme de recherche et de développement de la Chine à partir de 2007.
Dévoilée en janvier, cette ambition est sans cesse remise sur le tarmac Une façon pour les autorités d’afficher leurs véritables intentions face aux deux géants de l’aéronautique, Boeing et Airbus, avec lesquels elles comptent aller au-delà de la soustraitance. Car la Chine fabrique depuis une vingtaine d’années des pièces pour les constructeurs américain et européen. Et elle produit des petits avions (moins de 100 sièges) destinés surtout au marché intérieur et un peu à l’exportation en Afrique et en Asie. Il s’agit notamment du turbopropulseur MA60 (60 sièges). Son premier « jet » régional, le ARJ 21 un bimoteur de 95 places devrait être commercialisé à partir de
2009. Mais les besoins du marché mondial en avions de plus de 100 places sont autrement considérables : 23 000 avions devraient être produits et vendus, selon Airbus et Boeing,
d’ici à 2025, pour une valeur de 2 600 milliards de dollars. La Chine, deuxième marché
en importance après les États-Unis, devrait en acquérir 3 000 pour 350 milliards de dollars. Sans remettre en cause cette tendance, la Chine ainsi l’a décidé le Parti
communiste n’entend pas se cantonner, contrairement au Japon, au rôle de pays importateur. Rien n’est précisé sur le volume des investissements, ni sur le timing. Doués dans les techniques du « piratage industriel » (on démonte et on décortique plusieurs modèles étrangers, on s’en inspire peu ou prou avant de sortir un « modèle » Made in China), les Chinois ne maîtrisent pas encore la technologie d’un avion de ligne qui est le fruit d’un travail de longue haleine (de quinze à vingt ans). Une expérience s’offre à eux : pour vendre ses avions, Airbus est obligé de fabriquer en Chine un de ses modèles, le A-320 (150 passagers). Une ligne de production devrait être opérationnelle à partir de 2009 pour un objectif de quatre avions par mois. Mais, à la différence de ces avions délocalisés, le futur gros-porteur chinois aura besoin pour voler dans l’espace aérien mondial de la certification des autorités européennes et américaines.
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