Du zoulou sur les ondes
« Même si le nombre d’auditeurs des radios en anglais augmente, les stations en langue africaine sont toujours très populaires », constate Moses Mmutlane, le conseiller en stratégie du groupe audiovisuel public sud-africain, la SABC. Au pays de Mandela, qui
compte onze langues officielles, les médias en zoulou, en xhosa ou en sesotho sont de plus en plus lus ou écoutés.
Lancé il y a quatre ans, l’hebdomadaire Isolezwe, écrit en zoulou, est passé de 30 000 exemplaires en 2002 à presque 90 000 aujourd’hui. Ukhozi FM, basée à Durban, compte plus de 6 millions d’auditeurs par semaine, et a rapporté, en publicité, 131,1 millions de
rands (13,6 millions d’euros), en 2006. Le succès de la presse en langues africaines est tel que le premier journal noir du pays, Imvo Zabantsundu, en xhosa, créé en 1884 et disparu en 1998, faute de rentabilité, pourrait renaître de ses cendres.
Reste à convaincre les annonceurs de l’intérêt de multiplier ce genre de médias. « Beaucoup de publicitaires considèrent encore que langue africaine signifie auditeur pauvre et que les consommateurs riches écoutent seulement les radios en anglais, explique un responsable marketing de la SABC au Mail and Guardian. Et ils n’ont pas encore compris que le contenu des programmes en langue maternelle n’est pas de moins bonne qualité que celui des radios anglaises. » Mais gageons qu’avec les jeux ou concours dont sont friands les auditeurs, quelles que soient leurs langues, les annonceurs auront tôt fait de s’engouffrer dans la brèche.
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