Anne-Marie Soussia
Responsable RH international, direction Afrique-océan Indien et Moyen-Orient, groupe Apave.
Jeune Afrique : Vous menez des missions de cabinet de recrutement, y compris celle de chasseur de têtes, au beau milieu d’un groupe d’ingénierie. Pourquoi ?
Anne-Marie Soussia : Apave est en effet un groupe plutôt technique, qui emploie 8 500 techniciens et ingénieurs. Ils interviennent dans le contrôle et l’inspection d’installations industrielles, comme les équipements électriques de bâtiments ou d’usines ou encore les appareils de levage. Il y a également des activités de formation et de conseil dans les domaines de la qualité, la sécurité et l’environnement. En 2000, Apave a décidé de se déployer en Afrique, où il compte désormais 18 implantations. Il a privilégié, et encore aujourd’hui, le recrutement de nationaux (20 à 30 par an) pour les labelliser « inspecteur Apave ». Pour y parvenir, il s’est appuyé sur des structures disposant d’un savoir-faire dans ce domaine, comme celle que j’avais créée au Cameroun en 1982.
Quels types de cadres recherchez-vous, dans quels pays et dans quels secteurs ?
Nous avons organisé deux pôles de compétences, l’un au Sénégal et l’autre au Gabon. Avec notre réseau d’intervenants, nous sommes capables d’intervenir sur presque toute l’Afrique subsaharienne. Nous proposons des missions de conseil en recrutement aux entreprises africaines. Il s’agit de définir le profil et les responsabilités avec le client, puis de dénicher 2 à 3 candidats pour chaque poste. Ce sont le plus souvent des cadres top et middle management, et assez fréquemment pour des responsabilités très pointues, ce qui nous oblige à chercher les candidats à l’étranger, que ce soit dans un autre pays africain ou en Europe, aux États-Unis, voire en Russie. Nous gérons 150 à 200 postes par an.
Où trouvez-vous les meilleurs ? En Europe, aux États-Unis ?
Pour ma part, je considère que ce ne sont pas forcément les candidats qui sont en poste à l’étranger qui représentent les meilleurs potentiels. Il y a de très bons cadres locaux et des formations de bonne facture. Le problème est de les identifier et, parfois, de les aider à se mettre en valeur, à se présenter devant des employeurs qui ne sont pas toujours africains. Il faut qu’ils soient capables de démontrer, en un seul
entretien, leur capacité à occuper le poste et leur valeur ajoutée par rapport à d’autres candidats. Trop souvent, ils perdent leurs moyens à ce moment-là. C’est vraiment dommage, car ce sont généralement des personnes qui ont de très hauts niveaux d’études, de très grandes capacités d’analyse et d’apprentissage et qui sont vraiment prêtes à s’investir localement.
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