Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 29 janvier 2006 Lecture : 4 minutes.

Dieu, la science et les hommes
Je souhaite réagir sur plusieurs de vos articles, qui donnent à l’hebdomadaire une certaine couleur « religieuse », malgré la diversité de culture et de croyance de vos journalistes.
En effet, il m’apparaît que beaucoup d’articles essaient, de façon subtile, de montrer un visage plus humain, plus sociable de l’islam que celui qui apparaît dans les discours politiques actuels. Je n’ai rien contre, mais ne s’égare-t-on pas un peu ? Dans la rubrique « Parole d’expert » du n° 2349, Mohamed Talbi fait rimer « évolutionnisme » avec « créationnisme » et « culte de Dieu ». Pour moi, cet article caricature ce que la Bible révèle de la relation entre Dieu et l’homme. On y lit que le christianisme raconte à la manière d’un conte de fées la création et la relation entre Dieu-créateur et homme-créature, que l’islam relate de façon scientifique et logique les faits, et qu’il donne des réponses aux grandes questions. En deux pages, on dénigre un courant en le transcendant par un autre, par un simple choix d’images.
Certaines n’appartiennent d’ailleurs pas au christianisme. Pour comprendre la Bible, il faut en connaître l’auteur et le but. Dieu n’a pas pour objectif de nous donner un livre d’histoire ou de sciences, mais de nous montrer un chemin vers Lui par l’histoire et la science. Lire la Bible et l’analyser sans le soutien de l’auteur conduit inévitablement à des interprétations qui en ôtent la force et la valeur. La Bible dit bien que la révélation de Dieu peut être une folie pour la science et les hommes, mais une puissance pour celui qui a la foi.
Moktar Koné, Rabat, Maroc

Djibo Kâ n’a pas été exclu du PS
En page 40 de J.A.I. n° 2349, j’ai été surpris de lire le propos suivant : « Comme pour indiquer qu’ils n’auront pas le même sort que Djibo Leïty Kâ (ce ministre de Senghor puis de Diouf, exclu du parti en 1996 pour avoir créé le courant du renouveau démocratique), les frondeurs ajoutent qu’ils ne sauraient être exclus du Parti socialiste dont ils constituent une bonne partie du bureau politique. »
Je voudrais apporter la mise au point suivante :
1. Djibo Leïty Kâ n’a jamais été exclu du Parti socialiste ; au contraire, il en a démissionné le 30 mars 1998 en compagnie de vingt et un de ses camarades, anciens ministres, anciens députés pour certains et tous membres des instances dirigeantes du PS.
2. En conséquence, la « rupture » avec le Parti socialiste, dont vous donnez pourtant plus loin clairement l’initiative à Djibo Leïty Kâ, comme pour infirmer votre propre information, est intervenue en 1998 et non en 1996. Et s’il a été ministre sous Abdou Diouf de 1981 à 1995, Djibo Leïty Kâ était directeur de cabinet et non « ministre de Senghor ».
Diégane Sene, secrétaire chargé de l’Administration et de la Communication, porte-parole de l’Union pour le renouveau démocratique (URD), Dakar, Sénégal
Réponse : Nous donnons acte au porte-parole de l’URD de ces différentes précisions. Si, toutefois, Djibo Kâ a formellement démissionné du PS en 1998, force est de remarquer qu’il a été de facto écarté de cette formation dès qu’il a créé son courant, perçu très tôt comme une dissidence. C’était donc une exclusion qui ne disait pas son nom. C.Y.S.

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Les effets de la colonisationn
La France débat, en ce moment, de sa loi sur les effets positifs de la colonisation. En tant qu’africain, je me sens aussi concerné. Certes, je ne suis nullement victime directe de la colonisation. J’en subis cependant les conséquences. Elle continue sous d’autres formes, au point que l’on peut parler de néocolonialisme permanent.
Un sommet a eu lieu en Afrique du Sud, il y a quelques années, au cours duquel on a prié les ex-colonisateurs de demander pardon pour tout le mal qu’ils avaient infligé aux colonisés en général et aux Africains en particulier. Ils ont refusé. Aujourd’hui, la France semble vouloir faire un pas supplémentaire en arrière. Je me joins à tous ceux qui réclament l’abrogation de ladite loi, et non sa réécriture.
Johnny Ntumba Dipa, Osaka, Japon

Idrissa Seck : le vrai et le faux
Depuis le déclenchement de l’affaire dite des « Chantiers de Thiès », beaucoup d’individus ont été interpellés et entendus par la justice. Certains ont été emprisonnés, puis relâchés. Un seul reste en prison : l’épine dorsale de l’affaire, Idrissa Seck.
L’homme est sûrement victime de ses ambitions politiques trop tôt affichées. Il se dit « être né pour diriger » L’adversité tenace a eu finalement raison de lui. Mais, pour moi, aucun des arguments soulevés à l’appui du dossier n’a suffisamment de poids pour justifier son incarcération, et je ne vois rien, dans les activités politiques et extrapolitiques de l’ex-Premier ministre, qui soit susceptible de mettre en péril la sécurité de l’État.
On confie à la justice le soin de liquider l’avenir politique de M. Seck. Mais on obtient l’effet contraire : il est le détenu le plus célèbre du Sénégal
Mamané Djitté, Saint-Louis, Sénégal

Organisations arabes : la nécrose
La Ligue arabe, cette institution qui regroupe vingt-deux pays arabes, a 60 ans, des ambassadeurs dans le monde entier et, à sa tête, un homme, Amr Moussa, qui parle dans le vide. Pour le peuple arabe, cette organisation n’est qu’une administration pour cadres à la recherche du confort matériel, sans efficacité et sans rôle dans le monde. Quant à l’Union du Maghreb arabe, elle n’existe que sur le papier, et le volume d’échanges commerciaux entre ses pays membres reste négligeable. Rien de concret, sauf des pensions et des discours en ce qui concerne le Conseil des États du Golfe. Quant au « 5 + 5 », il a été boycotté par les Arabes à Barcelone. Sans commentaire.
N.B.J., Melun, France

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