Où va la Côte d’Ivoire ?

Publié le 29 janvier 2006 Lecture : 2 minutes.

Dotée d’un nouveau Premier ministre, désigné le 4 décembre dernier, et d’un gouvernement de consensus (constitué le 28), la Côte d’Ivoire donnait l’impression, au tout début de cette année, qu’elle était sur la voie de la guérison. Mais après l’éruption de violence qui l’a secouée à la mi-janvier, tout le monde s’est mis à craindre que le pays ne soit pas libéré complètement de ses démons.
Alors, un peu partout, on s’interroge : ce grand pays d’Afrique de l’Ouest est-il en train de sortir de sa crise, comme on l’a pensé ? Ou bien est-il si malade qu’il demeure exposé à une rechute ?
Selon moi, la Côte d’Ivoire est, depuis la fin 2005, sur la voie de la guérison : des minicrises, comme celle que le pays a connue il y a une quinzaine de jours, il y en aura encore, mais elles seront de moins en moins dangereuses. Le processus de sortie de crise enclenché à la fin de 2005 a donc, à mon avis, de bonnes chances d’aller à son terme.

Je fonde ce pronostic optimiste sur les quatre indications suivantes.
1. Très bien placé pour formuler un diagnostic juste et bon analyste de la situation de son pays, le président Laurent Gbagbo dit à ses interlocuteurs, avec une évidente sincérité : la guerre (civile entre les deux parties du pays), elle, est terminée ; il nous reste à résoudre la crise.
2. Deux des principaux protagonistes de cette crise, l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ancien Premier ministre Alassane Dramane Ouattara, qui s’étaient éloignés physiquement du pays depuis près de trois ans, sont rentrés à Abidjan (le premier dès septembre 2005, le second tout récemment, le 25 janvier 2006).
S’ils ont décidé, l’un après l’autre, de franchir ce pas important, c’est qu’ils ont senti qu’il leur fallait être à pied d’uvre pour participer à la sortie de crise.
3. Ni Gbagbo, ni Bédié, ni Ouattara – ni Guillaume Soro, le leader de la rébellion – n’ont inscrit à leur programme de 2006 d’en découdre (avec l’adversaire).
La crise les a fatigués, ainsi que leurs troupes respectives. Ils sont animés par la volonté de lui trouver une issue, et chacun d’eux croit que l’élection présidentielle en est une qu’il peut gagner.
4. L’ONU, l’Union africaine, la Cedeao et la Francophonie ont désormais une bonne connaissance du problème ivoirien et sont d’accord sur la solution à lui donner.
Il leur suffit de mettre en uvre les moyens dont ils disposent en Côte d’Ivoire même pour que le processus de sortie de crise ne dérape pas

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