Laure-Hélène Wright, Peugeot : « Notre croissance est exceptionnelle »
Avec des ventes record en Algérie et une première place en Tunisie, Peugeot compte plus que jamais sur l’Afrique du Nord pour poursuivre son développement.
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Face à une Europe en crise, Peugeot mise sur l’Afrique du Nord. Le constructeur français a ainsi doublé ses ventes en Algérie, est troisième au Maroc et domine le marché tunisien. De retour du Salon de l’automobile d’Alger (19-29 mars), Laure-Hélène Wright revient sur la stratégie du groupe PSA. Responsable de la zone Maghreb à la direction des opérations internationales du groupe français, après y avoir occupé divers postes dans la logistique, elle explique comment Peugeot étoffe son réseau et complète sa gamme pour accompagner sa croissance.
Jeune Afrique : Quelles ambitions Peugeot affiche-t-il en Algérie ?
Laure-Hélène Wright : Nous sommes deuxième sur ce marché en 2012, mais premier pour les véhicules particuliers et troisième pour les utilitaires (Boxer et Partner). Nous avons progressé de 46 % en janvier et en février. Nous comptons 37 points de vente dans le pays, dont 5 inaugurés en 2012. Nos produits correspondent à la demande. Notamment la 207, modèle le plus vendu l’an dernier sur le territoire, avec plus de 35 000 exemplaires. Nous espérons faire aussi bien avec la 208, lancée en septembre dernier et présentée au Salon d’Alger. Nous avons aussi inauguré fin 2012 une unité de montage près d’Alger, en partenariat avec le carrossier Gruau. Elle va nous permettre d’assembler localement, et non plus en France, des véhicules destinés aux entrepreneurs et artisans, de plus en plus nombreux.
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Au Maroc peut-être, car les véhicules sont vendus en grande quantité. Mais en termes de chiffres, le développement et la croissance s’y font davantage avec les modèles importés. De plus, il n’y a pas de droits de douane pour les véhicules produits en Europe. Peugeot continue donc de progresser grâce à son réseau et à son image. À ce jour, nous n’avons pas de projet industriel pour le Maghreb. Les Maghrébins achètent notre marque en toute confiance, notamment parce que la valeur de reprise de leur véhicule est garantie.
Comment vous situez-vous au Maroc ?
Nous sommes troisième, avec des ventes en progression de 4 % [11 500 véhicules et 8,9 % de part de marché, NDLR]. C’est la 206 Plus qui se vend le mieux dans le royaume. En 2012, nous avons mis l’accent sur le développement de notre réseau et sa modernisation. Près de dix de nos concessions Blue Box ont été inaugurées ou rénovées.
En Tunisie, la révolution vous a-t-elle impacté ?
Après une baisse globale en 2011, le marché tunisien s’est repris en 2012 avec une croissance de 9 %, soit 49 000 véhicules. Dans ce contexte, Peugeot a réussi une belle performance en passant premier, avec une croissance de 20 % et une part de marché de 14,2 %. Nos meilleures ventes sont la 207 et la 206 Plus, ainsi que le Partner, sans oublier le beau succès de la 508.
Au fil des ans, nous avons bâti un réseau de distribution de qualité.
Qu’attendez-vous de la 301 ?
Elle est extrêmement importante pour le Maghreb. Nous l’avons lancée fin 2012 au Maroc, en janvier en Algérie, et nous le faisons à présent en Tunisie. Jusque-là, nous étions absents du segment des berlines « tricorps » [avec un coffre bien dissocié du reste de la carrosserie]. Il nous manquait une berline familiale qui réponde à certaines attentes au Maghreb, mais aussi en Chine, en Turquie… La 301 a immédiatement connu le succès, et nous avons dû augmenter nos capacités de production. Par ailleurs, nous allons nous lancer à la fin de l’année sur le segment du crossover urbain avec le 2008.
La 301 doit aussi concurrencer la Logan de Dacia, voire les sud-coréennes…
Les sud-coréennes continueront de pratiquer des prix agressifs vu la concurrence sur les marchés internationaux. Mais la 301 est accessible. Ce qui ne l’empêche pas d’être élégante et de posséder une motorisation moderne. Elle va être vendue en Afrique subsaharienne, mais nous ignorons encore quand.
Quelle est l’importance du Maghreb pour vous ?
Le Maghreb a toujours été une zone importante pour nous. Les croissances des ventes y sont exceptionnelles ces dernières années. Si nous en profitons, c’est aussi parce que nous y avons bâti, au fil des ans, un réseau de distribution de qualité, que nous continuons d’étoffer. En janvier, l’Algérie était notre troisième marché, derrière la Chine (qui est le premier) et la France et devant la Grande-Bretagne et l’Argentine. Un classement sur un mois n’est pas significatif, mais il montre la vitalité des marchés. Demain, ce sera le tour de l’Afrique subsaharienne, et Peugeot y sera présent.
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